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Image d’Epinal, solution optimale?

Le mouton fait partie de notre patrimoine culturel: le bon berger et ses brebis, la bergère de Lourdes, jouer à saute-mouton, l’agneau pascal. Nos amis musulmans sont sur la même longueur d’ondes: la fête de l’Aïd, le couscous, etc… Seuls les végans sont sans doute plus réticents. Et pourtant, ce n’est pas notre quotidien de voir de grands troupeaux pâturant tranquillement près de chez nous. Ce sont des clichés qu’on imagine davantage en période de vacances, dans les alpages, ou dans des émissions comme «Echappées belles» ou «Le jardin extraordinaire».

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Nos amis anglais sont les grands pourvoyeurs de viande ovine en Europe. Vont-ils le rester, une fois «dehors»? Peut-être. Pas nécessairement!

D’aucuns, en tous cas, font le pari de l’avenir en cherchant comment combiner leur passion avec la réalité économique. Pour ce faire: trouver des formules «Win-Win», gagnant- gagnant entre élevage et grande culture.

Il se trouve que les CIPAN (Cultures Intercalaires Pièges à Nitrates) se sont généralisés et c’est tout bénéfice pour l’agriculture comme pour l’environnement. Finis les pertes et les pollutions par les nitrates. Au contraire, l’azote est recyclé naturellement au bon moment. Moins d’érosion et de ruissellement en hiver. Capter du CO2 atmosphérique pendant plusieurs mois et le fixer sous forme organique contribue à la fertilité des sols ainsi qu’à la lutte contre le réchauffement climatique.

L’engrais vert est donc tout bénéfice pour tout le monde, sauf qu’il reste une difficulté: comment le détruire ensuite?

On peut prier pour que le gel fasse son œuvre. Avant, des processions comme les rogations imploraient tous les saints du paradis pour que le climat soit favorable aux cultures. Mais il y a de moins en moins de prières et de plus en plus de gaz à effet de serre. Les choses ne vont pas dans le bon sens.

Le monde moderne avait inventé le glyphosate pour régler le problème en 2 coups de cuillère à pot. Mais aujourd’hui, pulvériser et faire jaunir un bel espace vert au printemps, c’est aussi risqué que d’agiter un chiffon rouge devant un taureau dans une corrida.

Il reste le broyeur, à condition d’être équipé, d’être conscient qu’un litre de carburant représente globalement 5 € d’investissement et que cela penche du mauvais côté au niveau du bilan Carbone. Soit! Les marchands de machines ne sont pas «contraire» et les «patatiers» y songent sérieusement. Ils doivent aussi trouver des solutions pour éviter le défanage chimique des pommes de terre.

Revenons à nos moutons. Cet automne, du côté de Sombreffe, on a pu voir un vaste troupeau dans la vaste plaine. C’était le fruit d’un partenariat entre un éleveur, heureux de pouvoir bénéficier d’un fourrage sur pied à proximité et d’un agriculteur, satisfait de voir son engrais vert se faire broyer naturellement et sa terre enrichie par les déjections du troupeau.

L’image d’Epinal ainsi proposée quotidiennement aux riverains participe au rapprochement entre le peuple des consommateurs qui s’émerveille devant cette image nostalgique et l’association «agriculture – élevage» d’aujourd’hui qui trouve son compte en valorisant cette opportunité.

Il reste un détail: si le retour du loup se confirme dans nos régions, en cas de casse, qui paiera l’ardoise?

JMP

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