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Covid-19: de nouvelles mesures pour soutenir les agriculteurs wallons

Face à la crise du coronavirus, le ministre wallon de l’Agriculture, Willy Borsus, a présenté plusieurs mesures destinées à venir en aide aux agriculteurs qui font face à des difficultés bien spécifiques. « La priorité absolue reste la santé publique, mais au niveau agricole, ne pas agir maintenant serait coupable », a-t-il insisté.

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Ces mesures concernent différents volets de l’agriculture : formalités administratives, emploi de saisonniers ou encore commercialisation des denrées agricoles.

Déclarations de superficie : report du délai légal

Premièrement, les Déclarations de superficie pourront être rentrées auprès du Service public de Wallonie pour le 20 mai au plus tard, en lieu et place du 30 avril. Une décision prise sur base d’un constat simple : en date du 8 avril, seuls 4.630 dossiers ont été rentrés, soit 3.045 de moins que l’an dernier à la même date.

« Nous donnons un peu plus de flexibilité administrative aux agriculteurs mais nous insisterons auprès de l’Europe pour que ce délai supplémentaire n’engendre en rien un décalage dans les paiements », a précisé le ministre Borsus.

« Jobs Easy-Agri », le lien entre producteurs et candidats-travailleurs

La crise que nous vivons impacte le travail dans les activités horticoles et agricoles. La main-d’œuvre saisonnière habituellement disponible en horticulture fait défaut alors que débutent les récoltes, notamment de fraises et asperges. Selon les estimations, 1.000 personnes seraient nécessaires à très court terme en Wallonie pour combler ce manque de main-d’œuvre.

Face à cette situation, le Collège des producteurs a développé la plateforme en ligne « Jobs Easy-Agri » (www.jobs.easy-agri.com). L’objectif de ce site est de mettre en relation des candidats pour le travail saisonnier, avec des producteurs, aussi bien conventionnels que bio, qui se retrouvent actuellement démunis de forces de travail.

En pratique, les candidats-travailleurs (en ce compris les étudiants) peuvent poster une annonce, indiquant aux producteurs qu’ils sont disposés à venir travailler, pour une période plus ou moins limitée, selon les critères de choix du travailleur. De l’autre côté, l’ensemble des producteurs wallons peuvent consulter librement la liste des candidats et sélectionner, par région, les profils des personnes qu’ils souhaitent contacter.

Du belge et du wallon dans la grande distribution

Le ministre a également invité la grande distribution à renforcer, pendant et après le confinement, la présence des produits locaux (notamment les pommes de terre qui, pour l’instant, peinent à être écoulées) dans les rayons des grandes et moyennes surfaces. « Une telle attitude contribuerait à aider nos agriculteurs et notre filière agroalimentaire dans cette période exceptionnellement difficile », plaide-t-il.

Cette action est soutenue par l’Agence wallonne de promotion d’une agriculture de qualité.

La Wallonie demande des mesures d’urgence

Enfin, Willy Borsus a transmis un courrier au commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, lui demandant de prendre des mesures d’urgence dans un certain nombre de secteurs impactés durement par la crise. Il a notamment demandé prioritairement un plan de gestion de la production (temporaire et volontaire) pour le secteur laitier, la possibilité de faire du stockage privé (pour la viande, la poudre de lait et le beurre), ainsi qu’une solution rapide et innovante pour les producteurs de pommes de terre qui ne peuvent écouler leurs stocks.

Concernant le lait, il précise, à l’attention de l’Europe : « Si nous voulons peser sur les prix, nous proposons de réduire légèrement et temporairement la production (de 3 à 5 %), sur base volontaire et rémunérée. Concrètement, il s’agirait de reproduire le dispositif de 2016 qui a, sans aucun doute à l’époque, produit des effets. »

D’autres demandes portent encore sur les secteurs du sucre (surveillance du marché en vue de commencer à temps le stockage privé, si nécessaire, et de suivre avec précision les volumes de sucre importés), de la viande bovine (budget supplémentaire pour la promotion et surveillance du marché), les œufs (étudier la possibilité de mettre sur le marché des œufs non incubés destinés à la consommation humaine) ou encore les légumes (surveillance étroite des marchés).

Enfin, pour plusieurs de ces secteurs, le ministre souhaite que les frontières entre les États membres restent ouvertes afin de maintenir les relations commerciales.

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