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L’après Covid 19: pire ou mieux qu’avant pour notre alimentation?

En général toute crise quel qu’elle soit amène du changement. Actuellement déjà alors que vraisemblablement la crise est loin d’être terminée des choses ont changé. La preuve a été faite qu’il est possible en quelques semaines de suspendre partout dans le monde et au même moment un système économique dont on nous disait jusqu’ici qu’il était impossible à ralentir, à rediriger, interrompre.

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En général toute crise quel qu’elle soit amène du changement. Actuellement déjà alors que vraisemblablement la crise est loin d’être terminée des choses ont changé. La preuve a été faite qu’il est possible en quelques semaines de suspendre partout dans le monde et au même moment un système économique dont on nous disait jusqu’ici qu’il était impossible à ralentir, à rediriger, interrompre.

C’est donc le moment de faire le point. Ce serait dommage de manquer l’occasion de faire un inventaire de ce qui peut être modifié, interrompu pour de bon ou au contraire accéléré. À tous les niveaux de l’économie et des productions une nécessité est apparue avec des mots « clés », la nécessité de relocaliser. Dans le domaine de la santé des pénuries graves sont apparues pour des éléments essentiels qui étaient produits très loin de chez nous et dont on avait un urgent besoin. Mais il n’y a pas eu seulement pénurie dans le secteur de la santé, du fait de la mise à l’arrêt des moyens de transits internationaux, toute une série de « matériaux » dont nos entreprises ont besoin pour travailler ne sont plus arrivés chez nous.

Dans le domaine de l’alimentation, pour des besoins essentiels à la vie quotidienne, nous avons connu ce même changement, parfois même transformé en véritable panique. Des produits alimentaires produits à l’étranger ne sont plus arrivés ou étaient tout simplement absents dans les grandes surfaces qui avaient été fermées. Face à ces situations, beaucoup de citoyens ont eu le bon réflexe et se sont dirigés d’une part vers des lieux de vente proches et plus petits qui étaient restés ouverts et d’autre part vers les producteurs agricoles individuels. Ce fut la ruée vers les circuits courts. La crise alimentaire à rapprocher les consommateurs des produits locaux. Le contexte est évidemment propice aux prises de conscience. Serions-nous prêts demain et à plus long terme à soutenir la souveraineté alimentaire et permettre ainsi la relocalisation de la production agricole. La pratique de l’agriculture paysanne à faibles intrants en Wallonie, c’est prouvé, est capable d’assurer la sécurité alimentaire pour la population de Wallonie et de Bruxelles. De plus ce modèle d’agriculture moins dépendant d’apports extérieurs est capable de créer de l’emploi (+ 8 % d’après certaines études)

C’est donc le moment favorable pour faire un inventaire de ce qui peut être sélectionné, trié voire interrompu pour de bon ou au contraire accéléré notamment vers les productions locales, et ainsi inventer des barrières contre le retour à la production d’avant crise.

Si nous commençons chacun pour nous à nous poser de telles questions, nous deviendrons d’efficaces interrupteurs de globalisation, de mondialisation. La suspension de l’économie mondiale avec son système de production agricole intensif et ses répercussions notamment sur notre alimentation, nous commençons à l’imaginer autre part par nos petits gestes insignifiants qui, mis bout à bout produisent un effet en « cascade. »

Produire et consommer localement vont en effet à l’avenir s’imposer comme une nécessité absolue pour la sécurité de nos populations, pour assurer leurs besoins élémentaires.

Jean Frison

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