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Compétitivité, innovation, durabilité: ingrédients de l’alimentaire pour digérer la crise

La crise sanitaire a donné un coup d’arrêt à la croissance du secteur alimentaire wallon mais celui-ci entend bien renouer au plus vite avec la croissance en appliquant une recette composée de durabilité, numérisation, innovation et gains de compétitivité.

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L’année 2019 n’a pas été mauvaise du tout pour l’industrie alimentaire wallonne, avec une croissance d’1,1% de son chiffre d’affaires et des investissements ayant atteint le demi-milliard d’euros (+64% en cinq ans). Si le secteur souffre toujours des achats transfrontaliers -les Belges ont acheté en 2019 pour 640 millions d’euros de produits alimentaires dans les pays voisins, principalement des boissons-, les exportations de l’industrie alimentaire wallonne ont bondi de 6,9% et permis de compenser le recul des ventes sur le marché intérieur. Les exportations hors Europe particulièrement ont affiché une belle tenue, comme en témoigne la progression des ventes alimentaires wallonnes aux Etats-Unis (+74% sur un an). Le nombre d’emplois dans le secteur a aussi continué sa croissance l’an dernier (+2,1%) et représentait «20% de l’emploi industriel wallon», selon l’organisation sectorielle Fevia Wallonie. De quoi qualifier 2019 de «grand cru» pour le secteur, selon Guy Paternoster, président de Fevia Wallonie et du pôle de compétitivité Wagralim.

Ca, c’était avant. Le coronavirus est passé par là et a rapidement fait tourner au vinaigre le millésime 2020. Au plus fort de la crise, en avril/mai 2020, chiffre d’affaires (-14%) et exportations (-23%) étaient en chute libre. «Juin a été meilleur mais le chiffre d’affaires est reparti à la baisse en juillet et août. De nombreuses entreprises ont également du reporter, voire annuler leurs investissements consentis avant la crise», souligne Guy Paternoster.

Pour 2020, Fevia Wallonie table sur un recul de 5 à 10% du chiffre d’affaires du secteur par rapport à 2019, avec des situations «très contrastées» d’un sous-secteur à l’autre. Les entreprises dont les clients sont actifs dans l’horeca et/ou l’évènementiel sont, sans surprise, les plus touchées, avec des chutes des ventes qui peuvent atteindre 80%. «Nous ne nous attendons pas à retrouver en 2021 le chiffre d’affaires de 2019», poursuit Guy Paternoster.

L’industrie alimentaire wallonne entend sortir la tête hors de l’eau, avec le leitmotiv «#ReverseTheCurve» (inverser la courbe), et compte pour ce faire sur une amélioration de la compétitivité des entreprises. «A court terme, nous devons réduire les coûts salariaux et d’électricité qui restent élevés par rapport à nos pays voisins et supprimer la lasagne de taxes. Cela permettrait entre autres de mettre fin à l’augmentation des achats transfrontaliers, en particulier en Allemagne, en France et au Luxembourg qui nuisent à nos entreprises», suggère Guy Paternoster.

Le secteur veut également avancer vers un système alimentaire «résilient et plus durable» et s’inscrire pleinement dans le Pacte vert (Green Deal) européen et la stratégie du gouvernement wallon (Alliance emploi-environnement; économie circulaire).

L’industrie alimentaire wallonne mise également sur la numérisation -la crise sanitaire a accéléré certaines tendances à l’oeuvre, comme le télétravail et le commerce en ligne- et l’innovation, avec un mouvement vers un raccourcissement des cycles d’innovation que le pôle Wagralim veut épauler.

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