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Rapport annuel de l’Afsca: le secteur agricole conforte son statut de bon élève

Crise sanitaire oblige, l’Afsca a dû se réinventer afin de poursuivre sa surveillance de la chaîne alimentaire grâce à certaines adaptations et assouplissements. Une démarche inédite que l’Agence a développée lors de la présentation de son rapport annuel 2020 où il fut notamment question du secteur primaire dont la fiabilité se confirme au fil des années.

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En pleine pandémie, l’Afsca a supprimé ses contrôles de routines dans les établissements abritant des personnes à risque tels que les hôpitaux et les maisons de retraite.

Souplesse et allégement

Elle a par ailleurs introduit des assouplissements pour certains opérateurs, notamment au niveau des audits menés par les organismes certificateurs tout en évitant d’alourdir leurs charges administratives.

Touchés de plein fouet par la crise, les secteurs de l’HoReCa et du commerce ambulant ont quant à eux pu bénéficier de l’exonération de leur contribution annuelle en 2020 et 2021.

L’Agence a en outre organisé des formations, notamment sur les allergènes, pour les entreprises qui ont dû rester portes closes.

Vers des « check-list » simplifiées

L’Agence s’oriente pour 2022 vers des « check-list » simplifiées pour les secteurs de la distribution, de la transformation et pour le secteur primaire afin de mieux diriger les contrôles, notamment au niveau de la biosécurité.

Et si l’agriculture est aussi bonne élève, elle le doit à l’avancement de la validation des systèmes d’autocontrôle ainsi qu’aux nombreux cahiers de charges en vigueur dans le secteur.

Contrairement à ce qui se passe dans la distribution, l’Afsca n’a jamais fermé d’exploitation agricole et le nombre de procès-verbaux dans le secteur reste très limité, a précisé l’Agence.

Une réputation usurpée ?

Mais alors, d’où vient cette réputation de gendarme intraitable qui colle, tel le sparadrap du Capitaine Haddock, aux doigts de l’Afsca…

Elle le doit, selon son administrateur-délégué, aux échos négatifs relayés par les médias et, pire, aux informations erronées qui fourmillent sur les réseaux sociaux.

C’est peut-être aussi le fait de réactions émanant d’une minorité d’acteurs qui ont du mal à évoluer et à s’inscrire dans une agriculture plus moderne a suggéré Herman Dierickx qui défend en outre les contrôleurs de terrain qui font, autant que faire se peut, preuve d’empathie.

Reste qu’un contrôle sera toujours inopiné et qu’il dérangera forcément l’agriculteur dans son activité, contrairement au transformateur qui peut s’appuyer sur son responsable qualité pour répondre aux demandes d’un agent de l’Afsca.

Excellent taux de conformité

Avec un taux de conformité, au niveau des contrôles, de 90 % contre respectivement 88,3 % et 66,2 % pour la transformation et la distribution, le secteur primaire est de loin le meilleur élève de la classe.

Trois quarts de l’ensemble des contrôles n’ont donné lieu à aucune mesure. 14 % des interventions ont nécessité un avertissement et pour 7,88 %, un procès-verbal a été dressé.

Résurgence de la PPA

L’année 2020 a particulièrement éprouvé le secteur agricole wallon, durement touché par la peste porcine africaine. Ce qui n’a pas empêché notre pays de récupérer, le 20 novembre dernier, son statut indemne de peste porcine africaine au niveau européen.

Un mois plus tard, il en était de même au niveau de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), notre pays retrouvant son statut indemne pour tous les suidés.

Cette situation favorable, fruit d’une étroite collaboration entre les services de l’Afsca et la Région wallonne, a également permis le repeuplement des exploitations s’est félicité l’administrateur délégué de l’Agence.

Moins roses sont néanmoins les perspectives à l’exportation, nombre de pays tiers ayant fermé leurs frontières aux produits belges à base de viande porcine dès l’apparition de la maladie sur notre territoire.

La levée des embargos s’est toutefois favorablement amorcée avec le concours des Affaires étrangères et la Belgique espère rapidement reconquérir l’important marché sud-coréen.

Le virus migrateur

L’agriculture n’en a pas eu fini en 2020 avec les zoonoses, puisque la Russie et le Kazakhstan ont identifié en mai 2020 de nombreux cas de grippe aviaire, influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de type H5, chez des oiseaux sauvages mais aussi dans des exploitations de volailles chez plusieurs hobbyistes.

Transporté par les oiseaux migrateurs, le virus s’est très vite répandu sous nos latitudes. Le 13 novembre 2020, les premiers cas d’oiseaux sauvages infectés ont été identifiés en Belgique.

Notre pays perdait dans la foulée son statut indemne d’influenza aviaire entraînant un embargo immédiat de la part de 20 pays tiers sur les exportations d’oiseaux, de volailles et autres produits belges à base de volailles.

Seuls 7 de ces pays ont immédiatement accepté les principes internationaux de régionalisation, signifiant que seuls les animaux et les produits provenant des zones touchées ont été exclus.

Marie-France Vienne

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