Accueil Economie

Sucre : la fin des quotas aurait eu un impact économique limité

Actée en avril 2015, la suppression des quotas sucriers n’a pas eu un réel impact sur la viabilité économique des principaux acteurs du secteur, conclut une récente étude commandée par la commission européenne.

Temps de lecture : 3 min

Optimiste, elle estime que le marché de l’UE est en train de trouver un bon équilibre avec un ajustement annuel à la baisse de la production de sucre et des prix qui remontent légèrement.

La fin du système des quotas sucriers de l’UE (le 1er  avril 2015) n’a eu que des effets indirects sur la viabilité économique des principaux acteurs de la chaîne d’approvisionnement, considère une étude commandée par la Commission européenne, publiée le 31 janvier. Elle souligne néanmoins que « bien qu’indirectement, cela ait contribué à réduire les marges et la rentabilité des producteurs de betteraves sucrières et des producteurs de sucre de l’UE ».

Depuis le début de la période post-quotas, les auteurs de l’étude assurent également que la politique commerciale de l’UE n’a eu aucun effet négatif sur les producteurs européens. Une analyse que ne partage pas l’industrie sucrière qui a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes concernant les ouvertures du marché européen accordées à des pays tiers dans le cadre d’accords de libre-échange.

En revanche, elle souligne que les mécanismes de régulation des importations prévus par la législation de l’UE jouent un rôle essentiel pour faire face aux chocs externes causés par la dynamique du marché international du sucre. En termes de politique agricole, l’étude a également noté que le soutien couplé facultatif à la betterave sucrière a contribué efficacement à préserver les marges, les revenus et la rentabilité globale des producteurs dans les onze États membres qui ont choisi de l’accorder. D’autre part, il est constaté que les paiements directs découplés jouent un rôle important dans la stabilisation du revenu des producteurs, en particulier lorsque les prix de la betterave sont bas ou volatils.

Un retour à la normale

Après quatre ans de bas prix sur le marché de l’UE (en raison d’une offre excédentaire), l’étude indique que « depuis la campagne de commercialisation 2018-2019, l’ajustement annuel à la baisse de la production de sucre montre que le marché de l’UE est en train de trouver un nouvel équilibre ». Le prix moyen du sucre blanc sur le marché de l’UE a augmenté lentement et modérément par rapport au minimum constaté en janvier 2019 (312 €/t) pour atteindre 408 €/t en septembre 2021.

Par ailleurs, les prévisions récentes prévoient un bilan d’approvisionnement de sucre plutôt serré au niveau mondial pour la campagne de commercialisation 2021-2022, précise l’étude. Tout en ajoutant que « grâce à ces évolutions positives, plusieurs grands producteurs de sucre de l’UE ont récemment fait état d’une amélioration de la rentabilité de la production de sucre et de résultats financiers plus satisfaisants pour la campagne de commercialisation 2020-2021 ».

Malgré cette dynamique positive, un groupe de haut niveau sur le sucre créé à la demande des États membres devrait commencer à travailler cet automne (date de sa première réunion) sur des éléments de réponse pour renforcer durablement l’encadrement du marché sucrier européen.

A lire aussi en Economie

Voir plus d'articles