Le commissaire européen tente de rassurer les agriculteurs au sujet de la future PAC

L'exécutif européen a proposé une enveloppe de 300 milliards d'euros pour l'aide aux revenus des agriculteurs et la gestion de crise pour la période 2028-2034, ce qui représente près de 80% du budget actuel de 386 milliards de la PAC 2023-2027 et fait craindre aux agriculteurs de voir leurs aides diminuer à l'avenir. Pour le commissaire européen, cependant, il ne faut pas voir les choses de cette manière et comparer des pommes et des poires. «Nous avons obtenu un règlement spécifique pour la PAC et 300 milliards d'euros sanctuarisés pour les agriculteurs», a expliqué à l'issue de la réunion Christophe Hansen à quelques journalistes présents. «Tout ce qui va à la ferme est sanctuarisé et ne sera pas diminué: les aides directes du premier pilier, les mesures agro-environnementales, les aides à l'investissement...», a ajouté le commissaire, précisant que d'autres financements pour l'agriculture pourront également être obtenus dans le cadre d'autres enveloppes budgétaires.

Christophe Hansen a aussi estimé que les craintes exprimées par les syndicats agricoles wallons d'une renationalisation de la PAC et d'une plus grande concurrence entre agriculteurs européens n'avaient pas lieu d'être. Le Commissaire européen s'est aussi dit «à l'écoute des agriculteurs». «C'est pour cela que je suis ici, fin juillet, à la Foire agricole de Libramont», a déclaré Christophe Hansen, reconnaissant qu'en tant que Luxembourgeois venu de Bruxelles, il n'avait toutefois pas vraiment fait un long détour. Reste à voir si les organisations agricoles auront été pleinement rassurées par leur rencontre avec le Commissaire européen à l'agriculture et la directrice générale de la DG AGri. Elles ont en tout cas apprécié le fait d'avoir pu échanger avec lui.

La proposition de la Commission européenne n'est à ce stade qu'une «première proposition» et nous ne sommes qu'au «début des discussions», a encore laissé entendre le commissaire à l'Agriculture. De son côté, la ministre wallonne de l'Agriculture, Anne-Catherine Dalcq, a évoqué une «discussion fructueuse», qui a permis «davantage d'explications», et estimé que la présence de M. Hansen à Libramont était «une belle reconnaissance de notre Wallonie». Sur le fond du dossier, la ministre wallonne a assuré qu'elle se battrait «au minimum pour un statu quo voire un budget de la PAC renforcé pour faire face aux enjeux de notre agriculture.»