La renarde aux yeux clairs
Cette fois, ça y est, notre dernière poule a disparu sans laisser de trace. Évanouie comme un pur esprit. Partie au paradis des volatiles à la suite de ses deux sœurs, l’une après l’autre en moins d’une quinzaine ! La renarde de notre hangar serait-elle coupable ? Vais-je me risquer à les remplacer ? J’ai téléphoné à un négociant en volailles, et celui-ci m’a demandé tout de suite si je disposais d’un document de la Commune, lequel stipulerait que je ne suis pas interdit de détention d’un animal domestique. J’ai cru qu’il blaguait, mais lui ne riait pas du tout, en fait, et s’étranglait même d’agacement, en me racontant combien il était ennuyé par cette nouvelle obligation du Code Wallon du Bien-Être Animal.

Après ce coup de fil un rien surréaliste, je suis sorti faire le tour des prairies comme chaque soir, et j’ai aperçu « ma » renarde, assise tranquillement à m’observer sur le chemin d’accès à l’étable, ses trois jeunes occupés à piller consciencieusement un groseillier à cassis. La coquine se marrait à pleines dents, ses mystérieux yeux clairs accrochés aux miens sans complexe. Sommes-nous si drôles, nous autres humains ? Elle rôde autour de la ferme depuis plusieurs années. Notre chien avait failli l’attraper quand elle était toute jeune, mais massif et poussif, le vieux...
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