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Avec 27.000 visiteurs, la Foire agricole de Battice bat son record de fréquentation

La 32e édition de la Foire agricole de Battice a rencontré un beau succès ce week-end des 3 et 4 septembre avec la présence de 27.000 visiteurs, dont 7.000 enfants, un record, a annoncé l’organisation, qui en espérait au moins 20.000.

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«  Cette édition est exceptionnelle », a commenté le président de la foire agricole, Didier Gustin, pour qui le beau temps a beaucoup aidé. Si la journée de samedi semblait être prometteuse, les organisateurs ont enregistré presque 3 fois plus d’entrées le lendemain.

« Nous avons remarqué que les gens avaient envie de se retrouver, de retrouver leur foire agricole et ce, sans les contraintes sanitaires. C’est une édition d’autant plus festive que nous fêtions le 20e anniversaire de l’École des jeunes éleveurs qui a réuni cette année 125 jeunes de 17 pays. Ils ont terminé une formation de 3 jours à la préparation des animaux de concours, par deux jours de confrontation sous l’œil d’un juge canadien de renommée internationale. C’est une Italienne qui s’y est imposée. Et de rappeler que la Foire de Battice est fière de participer à l’élaboration d’un tel événement. Nous reviendrons sur le déroulement de cette École dans une prochaine édition.

« La foire a débuté le vendredi 2 pour les enfants mais pas que. Dans le cadre de la journée des écoles quelque 860 jeunes ont déambulé dans les allées de la Foire pour découvrir notre agriculture à travers une cinquantaine d’ateliers proposés. Autre moment important : la table ronde organisée par le Gal pour fêter les 30 ans du programme Leader. Les différentes parties prenantes ont pu célébrer le travail accompli mais aussi se questionner sur les nouveaux défis en matière de ruralité. »

La Foire de Battice, c’est aussi la foire des enfants qui ont de nombreuses animations à leur disposition, dont des jeux en bois.
La Foire de Battice, c’est aussi la foire des enfants qui ont de nombreuses animations à leur disposition, dont des jeux en bois. - P-Y L.

Une rentrée scolaire synonyme de rentrée politique

Marc Drouguet, bourgmestre de la ville de Herve, s’est dit satisfait de voir cet événement majeur rythmer le nouveau calendrier scolaire puisque désormais, chaque année, le temps de Foire coïncidera pleinement avec le premier week-end post-rentrée.

Et qui dit rentrée dit rentrée politique, l’inauguration de la Foire, c’est aussi le moment pour les décideurs de venir soutenir l’événement et de rappeler leurs priorités pour le secteur.

André Denis, député provincial à l’Agriculture, a profité du moment pour faire la promotion des actions de la Province de Liège en lien avec l’agriculture. Comme par exemple l’abattoir de volaille de Dalhem qui devrait ouvrir dans les prochaines semaines tant pour les particuliers que les professionnels. Un partenariat public-privé qui fait écho à un manque criant de structure d’abattage.

La Foire de Battice est synonyme de rentrée tant scolaire que politique. Et pour son inauguration un mur de ballots de paille à faire tomber.
La Foire de Battice est synonyme de rentrée tant scolaire que politique. Et pour son inauguration un mur de ballots de paille à faire tomber. - P-Y L.

La pac 2023-2027 sur toutes les lèvres

Quentin Goffinet, agriculteur, s’est ensuite exprimé au nom du secteur sur plusieurs aspects dont il attend du politique des précisions et/ ou actions :

– sur la pac 2023-2027 d’abord ! Sujet d’actualité le plus brûlant du moment. « Si la nouvelle pac se veut plus verte, plus durable et simplifiée, l’un de ses objectifs est de soutenir durablement les différents types d’agriculture. Ceux-ci doivent garder une complémentarité par rapport aux besoins de l’autonomie alimentaire qui prend toute son importance depuis que nous subissons directement ou indirectement le conflit ukrainien. Pour atteindre une certaine autonomie alimentaire, nous devons impérativement être cadrés par des normes qui correspondent à nos réalités de terrain. Toutefois, le secteur a besoin de plus de précisions quant aux normes et au calendrier qui seront appliqués » ;

– sur le marché du carbone, ensuite : « Il est clair que, bien piloté, ledit marché peut permettre d’accélérer la réduction des émissions de gaz à effets de serre. Il comporte néanmoins des risques ! Pour que ce marché soit un réel outil, nous souhaiterions qu’il soit encadré de manière à éviter toute dérive » ;

– sur les perspectives des agriculteurs enfin : « Si les générations précédentes connaissaient une stabilité à long terme, les demandes des consommateurs, les attentes sociétales les conditions climatiques, les évolutions des marchés européens comme mondiaux nous obligent à constamment nous adapter. Ne perdons pas de vue que nous travaillons avec des investissements à très long terme. Et il est très difficile de se réorienter en cours de route. Les décisions politiques devraient permettre aux agriculteurs d’envisager leur avenir à court, à moyen et à long terme de façon plus sereine. Nous travaillons avec du vivant et il nous apparaît plus facile de changer les réglementations qu’un troupeau. Notre capacité d’adaptation comporte donc des limites infranchissables ».

Le ministre wallon de l’Agriculture, Willy Borsus, n’a pas manqué de faire le point sur le dossier pac. « Elle doit passer au Gouvernement wallon pour le 30 septembre. Nous sommes en discussion très approfondie avec la Commission Européenne depuis le dépôt de ses 210 remarques. Nous sommes en train d’adapter et de clarifier un certain nombre de points. Dès le 11 octobre, je débuterai un vaste tour de Wallonie avec les différentes parties prenantes pour expliquer de façon détaillée l’ensemble des éléments, les dispositions concernant le nouveau soutien couplé, les 2,9 % pour les jeunes, le paiement redistributif, les nouveaux éco-régimes, le BCAE…

L’Ecole des Jeunes Eleveurs, ce sont 125 jeunes de 17 pays qui apprennent à préparer des animaux de concours.
L’Ecole des Jeunes Eleveurs, ce sont 125 jeunes de 17 pays qui apprennent à préparer des animaux de concours. - P-Y L.

Consolider notre souveraineté alimentaire

David Clarinval, ministre de l’Agriculture : « La guerre en Ukraine coïncide avec la fin d’une forme de naïveté pour une partie du monde politique en Europe que ce soit sur le plan militaire, énergétique et sur le plan agricole avec la notion de souveraineté alimentaire. Celle-ci était considérée comme acquise et pourrait poser problème si on n’y prend pas garde. Pour maintenir cette souveraineté alimentaire, il y a bien évidemment la pac, mais aussi le prix donné sur les marchés, une concurrence loyale doit être mise en place pour les agriculteurs, et la modernisation des pratiques. Je crois beaucoup en la nouvelle technologie, la génomie et les nouvelles techniques de production. Pour ce faire, il faut pouvoir aider les agriculteurs à investir. Notre rôle est aux côtés des agriculteurs pour faire face à ces nombreux défis. »

P-Y L.

avec Belga

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