Les variétés de légumes mises à notre disposition dans les graineteries sont le fruit de centaines d’années de sélections. Chaque année, des nouveautés font leur apparition dans les catalogues. Nous pouvons y trouver des formes ou des couleurs originales, des saveurs différentes ou de meilleures résistances aux maladies ou aux ravageurs. Néanmoins d’anciennes sélections ou variétés demeurent présentes. Elles représentent des valeurs connues des jardiniers, et le prix de leurs semences est souvent moins élevé.
Comment choisir ?
Le sélectionneur choisi les individus aux caractères intéressants pour servir de porte-graines. C’est un métier.
Des cercles horticoles proposent des achats groupés de semences, économisant sur les frais de livraison. Les réunions de commande sont aussi l’occasion d’échanges fructueux d’expériences entre jardiniers, au plus grand avantage des débutants.
Les jardineries et les grandes surfaces nous proposent aussi un très large choix de semences. Il est parfois difficile de s’y retrouver. Sans compter, les spécialistes qui nous proposent leur expérience et leurs conseils.
Variétés fixées ou hybrides ?
Une variété fixée est une population de plantes ayant des caractères botaniques et technologiques semblables. Les individus peuvent être un peu différents l’un de l’autre mais, dans son ensemble, la population peut quand même être considérée comme homogène. Les générations suivantes sont obtenues par la récolte de semences sur plusieurs individus de cette population et choisis pour leur représentativité de la variété et ce dans des conditions d’isolement d’autres sources de pollinisation.
Une variété hybride est le fruit du croisement d’une lignée homogène parentale femelle avec une lignée parentale mâle aux caractères différents de la première. Le sélectionneur retient les hybrides qui obtiennent ainsi des qualités qui lui semblent très intéressantes. Les générations suivantes ne peuvent pas être obtenues via les hybrides eux-mêmes, mais en croisant des individus issus des populations parentales. Les lois de la génétique décrites par Mendel et d‘autres savants sont d’application.
Les botanistes et historiens ont pu mettre en évidence que de nombreux hybrides ont été produits, vraisemblablement par le hasard de la nature, lors des millénaires et siècles précédents.
En pratique, les variétés fixées et les hybrides ont des avantages et des inconvénients, à nous de choisir. Les hybrides sont choisis par le sélectionneur pour leur vigueur, la productivité, la résistance et l’homogénéité. Les variétés fixées sont meilleur marché, les plantes sont moins exigeantes en eau et en engrais, le jardinier peut récupérer des semences pour son propre usage et la période idéale de récolte des légumes est souvent plus étalée dans le temps.
Semences certifiées ou standards ?
La directive européenne 2002/55/CE prévoit les deux catégories. Les semences certifiées sont accompagnées d’un certificat officiel attestant la réponse favorable aux contrôles avant emballage. Les semences standards ne le sont pas. Ces semences sont contrôlées après conditionnement par échantillon aléatoire.
Les semences peuvent aussi répondre au cahier de charge de l’agriculture biologique ou pas. Si les semences ont été traitées contre une maladie ou un parasite, cela est mentionné sur l’emballage.
Les semences peuvent être enrobées d’un matériau inerte afin de faciliter les manipulations et le semis de précision. Ces semences ne se conservent souvent pas aussi longtemps que les graines nues lorsque l’emballage a été ouvert.
Il est possible de presque tout commander par internet, même les semences de légumes. C’est une question d’organisation et de choix personnels. Un des avantages est d’élargir encore le choix variétal à condition que ces variétés soient adaptées à nos conditions climatiques.
Comment conserver ses semences ?
Une fois le sachet ouvert, les semences se conservent dans un endroit frais et sec. Une date de référence est inscrite sur les emballages. Le sélectionneur ne conseille pas de semer encore ces semences au-delà de celle-ci.
Il faut des conditions très sèches. Les semences absorbent l’humidité du milieu. En conditions humides, elles perdent rapidement leur pouvoir germinatif. Elles doivent se trouver à l’abri de la lumière, à température basse (et en tout cas inférieure à 15ºC).
Il est conseillé de bien étiqueter les lots : espèce, variété, année de production ou date limite de semis conseillée.
De l’ordre !
C’est le moment de mettre de l’ordre dans ses sachets de semences : par date d’emploi ou par ordre alphabétique de l’espèce. Pour garder les informations utiles durant plusieurs années, il faut opérer avec logique lors de l’ouverture du sachet Par exemple, on peut réaliser une coupe bien nette à l’ouverture du paquet et le refermer avec un bout de papier collant après l’usage. Cela permet de garder les informations et d’éviter des pertes de semences lors des manipulations.
Quand un sachet approche de la date ultime d’emploi ou lorsque les quantités restantes sont trop réduites pour une année, c’est l’occasion de prévoir un nouvel achat. Et pourquoi pas d’une autre variété, source de nouvelles découvertes ?
Pour de nombreuses espèces, les variétés ne sont pas interchangeables. Les unes sont adaptées à des cultures précoces et se développent bien même lorsque les températures sont encore peu élevées. D’autres s’adaptent aux conditions estivales et ne montent pas en graines même si la durée du jour et les températures sont plus élevées. Ce ne sont que des exemples pour rappeler que les dates conseillées par les sélectionneurs sont des renseignements bien utiles.
Un pouvoir germinatif encore suffisant ?
Le pouvoir germinatif d’un lot de semences peut-être vérifié. Idéalement, il faudrait tester au moins 100 graines. Mais les quantités disponibles ne le permettent pas nécessairement. Une indication grossière sera alors recherchée en testant seulement 20, voire 10 graines. C’est insuffisant pour comparer deux lots. Mais si un lot ne germe plus du tout au test, ne basons pas toute notre production annuelle sur lui.
Comment le tester?
Sur une feuille de papier essuie-tout, placez les graines à distance l’une de l’autre et en un nombre bien connu. Humidifiez légèrement la feuille, la pliez pour qu’elle entre dans un bocal ou un sac plastique de congélation fermé. Après quelques jours, comptez les semences germées. Si moins de la moitié des semences germe, le lot a un pouvoir germinatif médiocre. À plus des ¾, le pouvoir germinatif est bon pour un jardinier. Notons que les professionnels sèment les graines en place, avec des semoirs de précision, dans ce cas, le pouvoir germinatif attendu doit approcher les 100 %. Pour un semis à la main, nous plaçons toujours trop de semences, nous pouvons donc nous contenter d’un moins bon pouvoir germinatif.
F.