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Enfin une éclaircie pour l’industrie laitière

Le 9 juin, la Confédération belge de l’industrie laitière organisait son assemblée générale, l’occasion pour elle de changer de président, de faire le point sur l’année 2016 et les perspectives à venir.

Temps de lecture : 4 min

Depuis quelques années, le secteur laitier belge connaît une nouvelle dynamique. Et la suppression des quotas laitiers n’y est pas étrangère. L’industrie laitière voit en effet s’ouvrir de nouvelles opportunités et tire parti de la hausse de la demande mondiale de lait et des produits laitiers.

Hausse des livraisons et des transformations

Si les producteurs laitiers belges ont livré pendant des dizaines d’années près de 3 milliards de litres de lait par an à l’industrie laitière, ils ont augmenté de manière substantielle leur production. Celle-ci est donc passée de 2,9 milliards de litres en 2006 à 3,7 milliards de litres en 2016, soit une augmentation de 26 % en 10 ans

Mais l’industrie laitière n’est pas en reste puisque sur la même période elle a réalisé de solides prestations. Quelque 4,5 milliards de litres de lait ont été transformés en 2016, contre 3,1 milliards de litres seulement en 2006, soit une croissance de 45 % en 10 ans.

Si la hausse de 1,4 milliard de litres provient essentiellement des producteurs laitiers belges, le solde est importé des pays voisins.

Une telle croissance n’a été rendue possible que grâce à des investissements considérables, à savoir 1,2 milliard d’euros en 10 ans. Notons toutefois qu’après 5 années d’investissements exceptionnellement élevés, supérieurs de 50 % au niveau normal, les investissements sont retombés au niveau normal.

Une amélioration du marché en 2017 ?

En raison d’un recul de l’offre de lait et d’une hausse de la demande en produits laitiers, le marché laitier s’est nettement amélioré depuis 2016. Sur les 4 premiers mois de 2017, le prix du lait aux producteurs laitiers a pu augmenter de plus d’un tiers, à savoir de 26,1 à 35,1 euros par 100 litres.

En 2016, l’industrie laitière a transformé près de 4,5 milliards de litres de lait, soit 10 % de plus que l’année précédente. En dépit de la difficile situation de marché, le chiffre d’affaires a pu se stabiliser à 5 milliards d’euros. L’emploi a légèrement progressé (+3 % par rapport à 2005). Suite aux investissements considérables de ces 10 dernières années, ladite industrie possède un dispositif de production moderne et performant. Les extrêmes fluctuations de prix sur le marché laitier sont préjudiciables à chaque maillon de la chaîne. Bien que l’industrie laitière soit modérément optimiste pour 2017, la prudence reste de mise. Les livraisons de lait peuvent augmenter, mais avec modération. Les prix élevés du beurre peuvent entraîner une baisse de la demande.

Vers une exploitation plus durable

Tous les 3 ans, chaque exploitation laitière belge est auditée sur les initiatives de durabilité qu’elle réalise. La première période d’inventorisation s’est terminée fin 2016, il en est ressorti que plus d’un producteur laitier sur quatre (27 %) produit sa propre énergie durable. L’industrie laitière et les organisations agricoles poursuivent leur monitoring et renforcent leurs actions de sensibilisation. Les efforts s’avèrent payants tout au long de la chaîne. C’est ainsi que l’industrie laitière est parvenue à réduire de 9 % la consommation de carburant par 1.000 litres de lait collecté sur la période 2006-2016. L’industrie laitière a réduit ses émissions de CO2 par tonne de produit fini de 22 % depuis 2005. Un bon signe d’autant que le secteur renforce ses initiatives pour améliorer davantage la durabilité.

Quid du Brexit ?

Autre sujet qui inquiète : le Brexit. Et pour la CBL, un Brexit dur est préjudiciable à l’industrie laitière. Le Royaume-Uni est en effet notre 5e partenaire commercial pour les produits laitiers, après les Pays-Bas, la France, l’Allemagne et l’Italie. Les exportations de produits laitiers vers le Royaume Uni se sont élevées à 285 millions d’euros en 2016, soit près de 10 % des exportations totales de produits laitiers. Il s’agit surtout de fromage, mais aussi de lait fermenté, de glace de consommation, de boissons lactées et de poudre de lait.

En cas de Brexit dur, on prévoit un recul considérable des exportations. En fonction du scénario, des prélèvements à l’importation pourraient rendre nos produits laitiers de 20 à 40 % plus cher de l’autre côté de la Manche. Sur le plan européen, le scénario le plus négatif pourrait avoir un impact 2 fois plus important que l’embargo russe.

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