Marc Lomba, directeur de l’Arsia, de se prêter aux jeux des statistiques 2016 au niveau de l’identification : « Dans les troupeaux bovins, on assiste à une érosion de 2 % des troupeaux actifs par rapport 2015, soit 16.635 troupeaux. Du côté des animaux, l’érosion est plus douce (1,4 %) pour 1.189.945 bovins, l’effectif moyen étant de 111 animaux par ferme. »
En termes de mouvements, le nombre de naissances suit forcément la même courbe. De 485.778 naissances en 2014 à 477.365 naissances en 2016, la tendance est claire. En ce qui concerne les sorties enregistrées dans Sanitel, l’Arsia en dénombre 446.000, parmi celles-ci quelque 100.000 bêtes sont achetées, 10.000 importées, 55.000 exportées et 62.000 enregistrées chez Rendac.
Du côté des petits ruminants, le cheptel est stable : 7.600 troupeaux ovins, 2.800 caprins. Même tendance dans le secteur porcin dans lequel on dénombre 1.562 troupeaux.
Chez les volailles, le nombre de troupeaux évolue positivement puisque l’on en compte près de 400 en 2016, soit 40 de plus qu’il y a deux ans.
M. Lomba en vient ensuite à l’autocontrôle, le deuxième volet lié l’identification. « En 2016, près de 20.000 dossiers ont été traités contre 16.000 en 2015, c’est donc une augmentation de 20 %. »
Et d’insister : « Dans le cadre du système de conseil agricole, l’Arsia compte mettre à disposition des éleveurs, via Cerise, une application qui permet d’annoncer à chaque éleveur un oubli dans le transfert d’animaux. Et ce, de façon à prévenir les retards de notification, les anomalies de traçabilité et de connaître la charge UGB/ha. »
Surveillance des maladies
En ce qui concerne la surveillance de maladie, les activités en laboratoire sont en augmentation. « Si en termes de tests, nous sommes à 1,5 million d' analyses – 300.000 de plus en un an – elles ne sont pas toutes liées à la problématique « BVD ». On a eu également une grosse activité liée à l’IBR, soit 120.000 analyses en plus que celles prévues. » Notons qu’en termes de BVD, le nombre d’analyse est identique à celui de l’année passée.
Davantage d’autopsies
Bactériologie
Du côté de la santé mammaire, l’Arsia a réalisé 20 % d’analyses bactériologiques en plus que l’année précédente. Il en ressort un nombre élevé de diagnostics de mammites à Prototheca spp. Ils étaient au nombre de 24 pour une moyenne de 3 les 5 années précédentes. À l’inverse, Streptococcus agalactiae n’a été identifié que 6 fois.
M. Lomba insiste quant au fait que près de 15 % des échantillons étaient polycontaminés, d’où l’importance de disposer d’un échantillon de qualité.
En ce qui concerne l’analyse des gastro-intestinaux, E. coli et des Cryptisporidies ont une prédominance. Les E. coli K voient leur prévalence augmenter régulièrement depuis 2013 (4,7 % des diagnostics), mais sans surprise, c’est le sérotype CS31a qui reste le plus prévalent. Il représente 32 % des E. coli isolés sur diarrhée des veaux en 2016.
Du côté de l’antibiorésistance, on remarque une diminution de 2 % de la résistance des E. Coli aux molécules critique. À l’inverse, les phénotypes BLSE et AMPC, des souches résistantes, sont en augmentation. Un élément à contrôler à l’avenir.
Une surveillance ciblée
FCO et Influenza
La fièvre catarrhale ovine est à nos portes depuis tout un temps. L’infection a une grosse activité dans le centre de la France avec un cas du côté de Cambrais pour celui qui nous rapproche le plus.
« Ces contaminations ont été détectées à l’occasion de contrôles de mouvements. Il y a donc peut-être d’autres cas que nous ne connaissons pas. Le risque d’apparition en Belgique est donc réel. Dans pareil cas, nous nous retrouverions dans des zones de restriction. Pour éviter ces désagréments, la vaccination est essentielle. Il y a une forte chance que toute la Belgique soit une seule zone. Les mouvements en son sein ne seront pas problématiques en soi., à l’inverse des mouvements vers l’étranger. Tout mouvement vers l’étranger sera toutefois conditionné à une série d’éléments, dont notamment les vaccinations certifiées.
« En termes d’influenza, une série de fermes sont considérées comme étant foyer (8). Le dernier déclaré en date est à Couvin. Chacun de ceux-ci provoque des interdictions de mouvements et des zones de surveillance définies de 3 à 10 km autour des foyers. La vigilance est donc de mise. Il faut appeler le vétérinaire en cas de mortalité ou de chute de production soudaine et importante ! »
Quelques perspectives…
Si les multiples autopsies, examens bactériologiques, parasitaires sérologiques… constituent des éléments importants de la surveillance, l’Arsia encourage la gestion sanitaire du troupeau sous l’angle de la prévention pour en garantir la survie économique et lutter contre l’antibiorésistance. D’où la volonté d’un encadrement sanitaire sous la forme d’un accompagnement global et régulier des exploitations. ce service devrait voir le jour cette année qui devrait prendre la forme d’activités de formations et de visites d’élevage proposées aux professionnels du secteur. Leur seront détaillées pratiquement les méthodes pouvant être déployées pour diminuer l’incidence des maladies et donc l’usage des antibiotiques.
M. Detiffe note que la simplification administrative est également le moteur de développement de la prochaine version Sanitel résolument orientée vers l’abandon des documents physiques au profit d’un échange de données numériques. Simplification, et protection des données sont donc les maîtres mots.
Enfin, «les outils nécessaires à l’adaptation de l’élevage aux nouvelles donnes sociétales sont pratiquement tous déjà disponibles. Kits, protocoles d’avortement, plans de lutte et autres modules de gestion disponibles sur Cerise...sont autant de moyens qui permettent aux éleveurs d’évaluer et d’améliorer le niveau sanitaire de leur élevage, au profit du cheptel wallon.»
