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Récompensées pour leur lutte contre

le changement climatique et leur esprit solidaire

Lors de la Foire de Libramont, l’Union des Agricultrices Wallonnes (UAW) et l’Association des Femmes Chefs d’Entreprises de Belgique (FCE) remettaient à nouveau un prix « Femmes Chefs d’Entreprise » avec le soutien de Securex. Cette année, les deux lauréates du prix mettent en valeur la lutte contre le changement climatique, thème de la Foire, dans leur travail.

Temps de lecture : 4 min

Cette année, l’UAW et la FCE ont décidé de récompenser des dames qui, dans leur organisation de travail, mettent en place des choses nouvelles et innovantes pour lutter contre le changement climatique. Un thème en accord avec celui de la Foire de Libramont et « qui nous a donné l’occasion de rétablir certaines vérités lors de l’événement », dit Marianne Streel, présidente de l’UAW. « Ces dames sont le symbole de nos exploitations où on continue, sans qu’on le dise trop, à évoluer, à participer à la recherche et à mettre en œuvre des pratiques qui répondent aux besoins et demandes de la société, parmi lesquels la lutte contre le changement climatique. L’agriculture est déterminante dans la problématique du changement climatique. En effet, les agriculteurs sont à la fois cause, victimes et porteurs de solutions dans cette lutte. A ce titre, les différents outils mis en place dans les fermes sont exemplaires ».

Échange paille/fumier, double avantage

L’UAW a ainsi souhaité mettre à l’honneur Jacqueline Strade, une agricultrice à la tête d’une exploitation d’une centaine d’hectares dans le Brabant wallon. Avec l’aide de deux ouvriers à temps plein, elle cultive les grandes cultures traditionnelles mais aussi des chicorées, des pommes de terre et des pois. Elle a aussi créé, il y a 4 ans, la SPRL « La Champtaine », une entreprise agricole qui lui permet de rentabiliser ses investissements en machines et de diversifier ses sources de revenus. Son engagement dans la lutte contre le changement climatique prend plusieurs formes : rotation des cultures, couverts hivernaux pour améliorer la structure des sols et contribuer à la matière organique mais aussi un matériel de pointe qui permet de respecter encore mieux l’environnement. Elle a aussi recours depuis près de 15 ans aux MAE.

Mais, c’est surtout les échanges paille/fumier avec ses voisins agriculteurs qui lui ont permis de remporter ce prix. « Ces échanges sont bénéfiques dans le cadre de la lutte contre le changement climatique », explique Marianne Streel.

« Les fumiers me permettent de disposer d’engrais naturels. Je fais en sorte que me premiers engrais proviennent d’exploitations agricoles. Je fais par ailleurs analyser mes parcelles très régulièrement pour en déterminer les taux d’humus et ainsi veiller à une gestion raisonnée des apports en azote. Pour les autres agriculteurs, cet échange a un double avantage : diminuer leur liaison au sol qui est trop élevée et avoir du fourrage et de la litière à proximité », dit Jacqueline Strade.

« Cet échange est aussi quelque chose en quoi l’UAW croit très fort, à savoir, la solidarité entre exploitants agricoles, la coopération entre agriculteurs et l’économie circulaire. Madame Strade symbolise tous les efforts faits par les agriculteurs et agricultrices au sein de leurs fermes pour être acteurs dans la lutte contre le changement climatique », dit Marianne Streel.

La digitalisation des données

Du côté de l’association des Femmes Chefs d’Entreprises, c’est Madame Sanae Saadaoui qui a été choisie. Directrice de la Société AsltArt, spécialisée en digitalisation de données, elle aide les sociétés à réaliser leur transition digitale. « Nous sommes très fières de mettre à l’honneur une femme, docteur en informatique, qui se distingue dans un domaine technologique de pointe : l’informatique et la digitalisation des données », explique Murielle Eyletters, présidente de FCE.

En matière de lutte contre le changement climatique, la digitalisation s’affirme par les gains de papier, de carburant ou de stockage qu’elle offre aux entreprises. « Réaliser cette transition digitale, c’est revoir ses processus, son organisation, sa culture d’entreprise, son mode de management, sa relation aux collaborateurs et surtout au client », dit Sanae Saadaoui. Pour elle, l’agriculture ne doit pas être en reste : « Tous les métiers sont impactés et doivent changer radicalement leurs modes de fonctionnement pour évoluer, et parfois pour exister. Le métier d’agriculteur est aussi en pleine mutation. En effet, le digital offre de magnifiques opportunités aux agriculteurs à l’image des drones permettant de surveiller la croissance des cultures ou des prises de décisions digitalisées pour une gestion optimale et automatisée de la ferme. Le digital permet aux agriculteurs de prendre des décisions objectives basées sur les données réelles et propres à leur contexte, basées sur ce qui se passe dans leur propre ferme et non dans celle du voisin ».

Les deux lauréates se sont vues remettre leurs prix, dont un petit bronze sculpté par Guy Leclercq, symbole de l’entreprenariat féminin et de l’envol des projets, en présence du ministre wallon de l’agriculture, René Collin et du tout nouveau ministre fédéral des classes moyennes, des indépendants, des PME, de l’agriculture et de l’intégration sociale, Denis Ducarme. Tous deux ont exprimé leur admiration pour l’action des deux organisations féminines. « L’UAW joue un rôle important dans la représentation professionnelle. Ces femmes sont présentes dans tous les débats avec un message spécifique et pertinent », conclut René Collin.

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