Le marché n’est, selon cet expert, guidé aujourd’hui par aucune tendance longue d’évolution des prix. Une forte concurrence est observée entre les pays exportateurs, avec des conditions défavorables sur le fret et les monnaies : « entre début et fin 2017, le blé européen a perdu 50 euros/t » à cause du renforcement de l’euro face au dollar. Et dès que les parités évoluent, les fonds réagissent. « Actuellement, les marchés ne sont pas tant liés aux bilans qu’aux devises, note encore Michel Portier.
Cette conjoncture affaiblit le négoce. Tous les gros opérateurs réduisent leurs équipes de trading. Avec des bilans mondiaux qui restent lourds en blé – pour la sixième année de suite, la production dépasse la consommation – l’activité de négoce apparaît en bout de course.
L’organisme français admet que les agriculteurs ne sont guère mieux lotis, confrontés à des prix qui « flirtent avec les seuils de rentabilité ». « Nos pays occidentaux vont devoir mettre à plat leur modèle de production, qui ne permet pas de gérer les risques ». Et de parier sur une diversification des cultures.