La dernière édition du Rapport mondial sur les crises alimentaires, sonne l’alarme concernant les niveaux élevés de la faim dans le monde. Rien de nouveau sous le soleil, pourrait-on dire tant ce mal qui gangrène des communautés de femmes, d’enfants et d’hommes dans de nombreux pays du monde semble ne jamais pouvoir prendre fin. Quelque 124 millions de personnes ont ainsi souffert d’insécurité alimentaire aiguë en 2017, soit 11 millions de plus que l’année précédente. Les partenaires humanitaires internationaux qui sont à l’origine de cet état des lieux – parmi lesquels on trouve la Fao, l’Unicef, le Programme alimentaire mondial… nous apprennent que la sévérité de la faim ainsi désignée est si intense qu’elle constitue une menace immédiate pour la vie de celles et ceux qui en souffrent. Autrement dit, l’an dernier, c’est l’équivalent de la totalité de la population de notre pays qui est venue rejoindre les rangs des êtres humains souffrant atrocement de la faim !
Cette croissance du nombre des affamé(e)s dans le monde s’explique en grande partie par la multiplication des conflits armés et à l’aggravation de l’insécurité au Myanmar, dans le nord-est du Nigeria, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et au Yémen.
La violence des chocs climatiques et notamment les sécheresses prolongées ont également entraîné des mauvaises récoltes consécutives et décimés les troupeaux dans les pays déjà confrontés à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et de malnutrition dans l’est et le sud de l’Afrique. Enfin, les prix élevés des denrées alimentaires de base sont une troisième cause de détérioration de la situation.
Vivre en paix, et pour le plus grand nombre, dans la sécurité alimentaire est un privilège. Notre histoire pas si lointaine et celle que vivent encore dramatiquement des millions de nos contemporains doivent nous rappeler à quel point ce privilège est fragile. Ne l’oublions pas ! M. de N.
