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Un marché du lait, assaini mais préoccupé

La baisse du prix du lait à la ferme ajoutée

à une météo défavorable a freiné la croissance de la production européenne qui menaçait

de déraper. Les prix des produits laitiers

restent à la hausse. Mais les tensions

commerciales internationales, liées

à la politique des États-Unis, inquiètent.

Temps de lecture : 2 min

Le climat du marché s’est amélioré en raison du ralentissement de la croissance de la production laitière et de la vigueur de la demande (chinoise tout particulièrement), mais l’évolution de la politique commerciale américaine suscite des inquiétudes, résume dans ses conclusions l’Observatoire européen du marché laitier qui s’est réuni fin juin à Bruxelles.

La collecte de lait de l’UE a augmenté de 2,1 % (+ 1 million de tonnes) entre janvier et avril. Mais, les conditions climatiques rigoureuses ont limité la hausse au printemps. La production a certes augmenté en Allemagne, en Italie et en Pologne mais elle s’est fortement tassée en Irlande, aux Pays-Bas et en France.

La Commission européenne a présenté une mise à jour de ses perspectives à court terme qui prévoit que la hausse de la production laitière de l’UE devrait être plus faible que lors des exercices précédents. Une croissance de 1,2 % est prévue pour l’ensemble de cette année 2018 avec une hausse de 1 % au troisième semestre et une stabilisation au quatrième.

Les productions de lait écrémé en poudre et de beurre ont été inférieures aux niveaux de 2017 en avril, mais cumulent respectivement en 2018 une augmentation de 6 % et de 1,2 %.

Au niveau mondial, la production laitière s’est calmée à +1,9 % entre janvier et avril, principalement en raison du ralentissement dans l’UE et aux États-Unis. La production néo-zélandaise se redresse à la suite de l’amélioration des conditions météorologiques et de la hausse des prix. Une hausse également observée en Australie, en Argentine, au Brésil et au Canada, mais avec une ampleur beaucoup plus faible.

Recul du prix à la ferme

Le prix moyen du lait à la ferme dans l’UE a chuté en avril à 32,6 c/kg, soit une baisse globale de 8 % sur les quatre premiers mois de l’année. Ce recul est plus prononcé que la simple tendance saisonnière. Le niveau des prix en avril est inférieur de 1 % à la moyenne quinquennale. Un nouveau recul d’environ 1 % est prévu en mai selon les premières informations fournies par les États membres.

Les prix des produits laitiers restent néanmoins à la hausse, notamment le beurre qui, comme l’an dernier, a connu une augmentation rapide, approchant les 6.000 €/t. Les prix de la poudre de lait écrémé se sont également améliorés au cours des deux derniers mois (+17 %). Et ce, malgré l’écoulement de quelque 100.000 t provenant des stocks d’intervention publique.

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Voix de la terre Un agriculteur, dit-on, est son propre maître. Légende ou réalité ? Chaque matin, il se lève avec un plan de travail en tête, un schéma mental qu’il a dessiné lui-même, que personne ne lui a imposé, ni un patron, ni un chef de chantier ou un quelconque directeur. Il organise sa journée comme bon lui semble, sans limites ni obligations. Vu de l’extérieur, notre métier semble baigner dans une forme de liberté absolue, mais au-delà des apparences, des obligations de résultat déterminent le parcours à accomplir. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’agriculture contractuelle, forme moderne et pernicieuse de servitude paysanne.
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