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La lignée européenne de Comestar Laurie Sheik

Temps de lecture : 5 min

C’est en 1989 que Comestar Laurie Sheik croise le chemin de l’élevage Bois Seigneur Holstein, l’un des trois élevages belges à l’origine de son introduction en Europe.

Lors d’une criée d’élite au Canada

Dans les années ‘80, Annie et Eddy Pussemier reprennent l’exploitation familiale et, sous l’impulsion de collègues éleveurs, ils décident de développer un élevage Holstein et la production de lait qui offre un revenu plus régulier. Eddy s’intéresse très vite à la race pure et acquiert un lot de 25 génisses gestantes en Wallonie. En 1989, le fils d’un voisin éleveur en stage dans l’élevage Comestar au Canada les avertit de l’organisation d’une criée d’élite. Eddy, son voisin et un troisième éleveur décident de se rendre sur place pour l’achat éventuel de l’un de ces animaux d’exception. Le potentiel de Comestar Laurie Sheik leur saute aux yeux et ils acquièrent l’animal à trois. Malheureusement, la bête ne peut quitter le territoire canadien. L’élevage Comestar garde alors des parts sur la vache et tous les embryons exportables prennent la direction de la Belgique. « Comestar Laurie Sheik a eu un impact mondial. Elle a été nommée première vache de l’année au Canada en 1995 et a très bien reproduit par la voie femelle comme la voie mâle. Le Canada a beaucoup exploité la voie mâle et beaucoup de ses taureaux sont rentrés dans des centres d’insémination. En Belgique, nous avons exploité le côté femelle. Elle a fait l’objet d’énormément de demande d’embryons et cela a véritablement lancé notre élevage. Nous avons eu 5 propres filles de Laurie Sheik à la ferme et aujourd’hui, 60 % du troupeau est encore issu de cette vache », explique Jonas Pussemier.

Black Laure de Bois Seigneur, l’emblème

En 1996, Black Laure de Bois Seigneur, fille de Blackstar sur Laurie Sheik, est devenue l’emblème de l’élevage Pussemier grâce à son prix de championne nationale à Agribex (contre sa propre fille). « Cette famille transmettait de très bons membres et de bonnes croupes. Ces caractères étaient vraiment fixés dans les gènes et il nous fallait juste travailler sur les autres paramètres. Nous continuons à l’exploiter aujourd’hui, elle n’est pas du tout démodée et c’est toujours elle qui nous ramène de bons résultats en concours », précise Jonas. « Nous sommes en quelque sorte arrivés au bon moment. À l’époque de Laurie Sheik, le transfert d’embryon était une technique novatrice. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus commun et à la disposition de tous. Nous n’avons quasi plus de demande dans ce sens et puis, nous estimons aussi que chaque vache a le droit à sa chance d’avoir sa fille dans notre troupeau. Nous travaillons uniquement par insémination, ce qui permet de varier la génétique et d’aller chercher de très bons pères partout dans le monde », dit-il encore.

Des vaches rentables dans une étable confortable

Après quelques années de travail à l’extérieur, Jonas a décidé de prendre la suite de ses parents dans l’exploitation et il sera prochainement rejoint par son frère, Bruno. Son retour a notamment engendré un coup de neuf au niveau des infrastructures. « Quand je suis revenu sur la ferme, je voulais créer un truc à moi. L’étable était un peu petite, on trayait plus de vaches que prévu et la surface de couchage par vache était très réduite. J’ai donc envisagé de moderniser tout cela. Notre génération doit relever de nouveaux défis et le robot de traite pouvait m’y aider. La technologie était au point et elle pouvait m’apporter plus de flexibilité. Pour l’implémenter, il était nécessaire d’élargir l’ancienne étable. C’est alors que j’ai décidé de faire un nouveau bâtiment, pour le confort des animaux et notre propre confort. Aujourd’hui, nous sommes enchantés de ce changement. Après un an d’utilisation, nous n’avons aucun point négatif à soulever. Notre production moyenne est passée de 32 litres à 38 litres, principalement parce que les vaches sont traites en moyenne 2,7 fois par jour mais aussi grâce à leur alimentation individuelle via le robot et l’espace disponible dans l’étable. Les vaches en première lactation peuvent exprimer tout leur potentiel. Les mammites se font également de plus en plus rares. Notre étable est confortable et je suis persuadé que cela a un impact sur la longévité du troupeau. Nous trayons 61 vaches et 12 sont en cinquième lactation ou plus. Quand on sait qu’une vache n’est rentable qu’à partir de 1,5 lactations, on se rend compte de l’importance de ce paramètre ».

La famille Pussemier valorise 10 % du lait produit en vente directe sous forme de fromage, yaourt, glace ou via un distributeur de lait frais. « On me demande souvent pourquoi nous n’avons pas installé deux robots. Mais nous ne voulons pas traire plus, si on augmente quelque chose, c’est la vente directe. Aujourd’hui, je connais chacun de mes animaux. Deux robots, c’est deux fois plus de vaches et je ne pourrais pas y mettre la même passion. Mon dada, c’est la génétique. Je me lève chaque jour avec l’envie de faire mieux et relever un nouveau défi. Produire du lait pour produire du lait, ça ne me suffit pas, j’ai besoin de plus. Mais de toute façon tout est lié, les concours c’est magnifique mais évidemment tout le reste doit suivre. Et puis l’arrivée de mon frère sera également un atout. On se complète et c’est une bonne chose pour l’avenir de notre exploitation », conclut Jonas.

DJ

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