En témoignent les tensions se prolongeant depuis plusieurs mois déjà entre Pékin et Washington, sur fond de relèvement des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium importés. Ce à quoi le gouvernement chinois n’a pas manqué de réagir, en relevant ses tarifs douaniers sur les produits agricoles et alimentaires américains (coton, soja, viande porcine, lait et produits laitiers…).
La Chine a aussi choisi de diversifier ses sources d’approvisionnement, notamment en soja dont elle est une grande consommatrice (65 % des importations mondiales sont à mettre sur son compte). Elle se tourne désormais vers le Brésil, l’Argentine, l’Inde, le Laos et le Cambodge. De plus, la surface agricole dédiée a cette culture devrait repartir à la hausse alors que le pays ne s’y intéressait plus guère. Les investissements dans la production de soja à l’étranger devraient s’accentuer.
Plusieurs milliards de dollars
« Un conflit commercial entre deux nations peut entièrement réorganiser la hiérarchie des pays importateurs et exportateurs de denrées agricoles, comme ici avec le soja. »
Cette redistribution des cartes n’est pas sans conséquences pour les agriculteurs américains. Le cours du soja est en chute libre sur le marché de Chicago. Les exportations devraient s’effondrer de 34 % sur la période 2018/2019, prouvant l’urgence de trouver de nouveaux débouchés pour le soja américain. « Le revenu des agriculteurs est en net recul, obligeant le Gouvernement à leur verser une aide financière de plusieurs milliards de dollars. »
