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La fertilisation azotée

des lignées et hybrides

Les cultures d’escourgeon sont déjà bien développées sur des profils généralement riches en azote. La fumure totale recommandée et le fractionnement de celle-ci varient selon le type variétal: hybride ou lignée.

Temps de lecture : 4 min

Les cultures d’escourgeon ont pu se développer correctement durant l’automne et ont profité des températures hivernales supérieures à la normale durant les mois d’hiver pour multiplier les nombres de talles. Les parcelles présentent donc, en général, une forte densité de talles ; mais comme les profils sont souvent riches en azote, elles ne montrent pas actuellement de signes de faim d’azote comme cela peut être le cas certaines années en fin d’hiver.

Des profils riches en azote minéral

Seize parcelles d’escourgeon ont été échantillonnées en ce début d’année (tableau 1). Les quantités d’azote disponibles dans les 90 premiers cm du profil sont plus élevées que l’année dernière mais les réserves sont néanmoins plus faibles que celles présentes en 2017.

On observe donc une quantité d’azote de 41 kg N/ha sur un profil de 0 à 90 cm, avec des extrêmes se situant à 3 et 44 kg N/ha. On n’observe pas, comme en froment, un appauvrissement très marqué de l’horizon 0-30 cm. La bonne croissance de la culture et les prélèvements en eau et en azote qui en résultent ont certainement freiné la lixiviation de l’azote présent dans le profil.

Les fumures de référence pour cette saison...

Les fumures de référence pour cette saison culturale 2019 s’établissent comme suit:

– variétés hybrides: tallage (25 N), redressement (75 N) et dernière feuille (75 N).

– variétés lignées: tallage (45 N), redressement (55 N) et dernière feuille (60 N).

Ces conseils de fumures doivent aussi être adaptés pour chaque parcelle en fonction des conditions culturales et de l’état de la culture au moment de l’application de la fraction. La dose à appliquer doit être calculée en fonction des correctifs proposés dans les tableaux repris dans le Livre Blanc.

... à adapter en fonction des situations

La fumure de référence est valable dans la majorité des situations culturales. Le meilleur moment pour effectuer l’apport post-hivernal de tallage doit coïncider avec la reprise de la végétation. Intervenir plus tôt ne s'est jamais concrétisé par un bénéfice à la culture, au contraire une telle pratique présente des risques pour l'environnement (ruissellement, lixiviation, émissions de N2O) et pour la céréale.

D’une manière générale, le conseil est de ne pas renforcer la fraction de tallage de la fumure azotée, qui reste de 25 kg N/ha dans la fumure de référence pour une variété hybride. Une dose d'azote trop importante (au-delà de 50 kg N/ha) risquerait de provoquer un développement de talles surnuméraires, non productives et génératrices de difficultés de conduite de la culture (densité de végétation trop forte, verse, maladies, ...).

Toutefois, une majoration de la dose préconisée au tallage peut se concevoir dans des situations particulières, lorsque l’emblavure apparait claire ou peu développée à la sortie de l'hiver, comme dans les exemples suivants: certains semis tardifs; suite à l'arrêt précoce de la végétation à l'arrière-saison, ou encore suite à un déchaussement de plantes.

Il sera parfois possible de faire l’impasse ou de réduire la fraction de tallage: dans les parcelles à bonne minéralisation (en région limoneuse et sablo-limoneuse), dans des cultures très denses en sortie d’hiver, dans parcelles ou la culture est plus précoce et proche du redressement à la sortie de l’hiver ou encore lorsque les conditions climatiques sont particulièrement favorables.

Si l’impasse de la fraction de tallage est nécessaire ou justifiée, il reste important de respecter certaines consignes quant au moment de l’application. Faire l’impasse de toute fumure avant le stade 1er nœud est souvent très pénalisant. De ce fait, il conviendra donc d’anticiper et d’appliquer la fraction unique « tallage + redressement » quelques jours avant le stade « épis à 1 cm », en veillant à ne pas dépasser un total de 115 kg N/ha. Toutefois, notre conseil est de se limiter à 100 kg N/ha. Cette impasse au tallage est cependant déconseillée dans la cas d’une variété lignée d’escourgeon.

A l’opposé, il convient de ne pas faire l’impasse sur la fumure de tallage dans les situations suivantes : parcelles peu fertiles ou trop froides, même en Hesbaye ; parcelles dont les sols resteraient gorgés en eau au mois de mars (à l’image de 2012).

A partir du redressement, les besoins de l’escourgeon deviennent importants. Les disponibilités à ce stade doivent être suffisantes pour couvrir les besoins afin d’éviter toute faim azotée mais, comme pour le tallage, il est inutile, quelles que soient les situations, d’appliquer des fumures excessives au risque d’entraîner ultérieurement des problèmes de verse, maladies, …

Enfin, la fraction de dernière feuille est destinée à assurer le remplissage maximum des grains en maintenant une activité photosynthétique la plus longue possible et vise à assurer un transfert parfait des matières de réserve vers le grain. Pour autant que la fumure appliquée précédemment ait été correctement ajustée, la dose de référence à épandre à cette période est fixée à 75 kg N/ha pour les variétés hybrides et de 50 kg N/ha pour les variétés lignées.

D’après le Livre Blanc, février 2019

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