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Une dernière et grande chance

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L’annonce par Züdzucker de la fermeture de cinq sucreries (2 en France pour 36.000 ha, 2 en Allemagne et 1 en Pologne) a donné froid dans le dos à des milliers de planteurs… Après les efforts réalisés par les planteurs (augmentation des volumes souhaités par l’industrie avec en conséquence l’allongement des campagnes), rien ne laissait présager la fermeture de sucreries, notamment dans une des meilleures régions de France.

Dans un communiqué daté du 25 février, la R.T. tente de nous rassurer avec un langage bien à la mode, je cite : « partenaire durable avec tous les betteraviers de la R.T. » Pour qu’il y ait durabilité, il faut rencontrer 3 piliers que sont l’économique, le social et l’environnemental.

– Trouvez-vous franchement que l’aspect économique est atteint quand le nombre de planteurs diminue de façon volontaire et qu’ils abandonnent carrément la culture de la betterave dans les meilleurs terroirs du royaume, parce que le prix payé à l’agriculture est devenu dérisoire ?

– Trouvez-vous que nos usines vieillissantes qui demandent d’énormes capitaux pour leurs entretiens annuels soient encore un avenir durable ?

– Trouvez-vous que nos usines existantes, grosses consommatrices d’énergie fossile (en l’occurrence le charbon) rencontreront les contraintes environnementales futures et tout spécialement lors du renouvellement, dans un prochain avenir, des permis d’exploitation ?

Peut-on souscrire, parier sur l’avenir et se fier à de telles déclarations ? Je cite : « partenaire fort, fiable et durable »

Produire ne suffit plus. Il faut chercher le profit dans la transformation de nos produits ! Si on veut qu’il y ait encore des agriculteurs demain, il faut prendre des décisions et rendre à l’agriculture une meilleure place dans le partage de la valeur ajoutée de la chaîne alimentaire. Il est tout à fait anormal que les agriculteurs soient autorisés à vendre à perte.

La force de la proposition de la nouvelle sucrerie (Seneffe) représente un défi face au marasme perçu dans différentes spéculations. Une large majorité de participants (1.300) ont souscrit promptement pour un montant de 40 millions d’euros. Une dernière chance est donnée aux hésitants pour avoir la certitude de pouvoir encore planter à terme des betteraves. En fait, ils ont l’avenir de leurs betteraves entre les mains !

Le projet de la CoBT (Seneffe) ne s’inscrit pas contre d’autres entreprises. Il offre la garantie de pouvoir encore un jour planter de la betterave, naguère véritable pilier de nos fermes. Il offre en plus la possibilité de retrouver une bien meilleure rentabilité. La CoBT est calquée sur le système coopératif hollandais (Suiker Unie) où la culture de la betterave est encore et toujours un pilier incontournable des exploitations adhérentes. L’objectif de 15.000 ha reste très raisonnable par rapport aux 40.000 ha perdus par le secteur lors de la sur-restructuration imposée par l’Europe.

Vous avez une ultime occasion (ou dernière opportunité) de souscrire avant la fin du mois de mars afin de retrouver la marge bénéficiaire à laquelle vous avez droit.

Un planteur wallon

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