Accueil Archive

Des cultures bien en place en ce début printanier

Après les épisodes de pluies plus ou moins abondantes selon les endroits, les cultures de céréales affichent pour leur grande majorité

leur bonne santé.

Temps de lecture : 4 min

Avant toute intervention dans les cultures de céréales, laissez ressuyer convenablement vos sols pour que les plantes soient aptes d’une part à pouvoir prélever des apports d’azote ou supporter parfaitement les traitements herbicides. De même s’il s’agit d’encore semer des céréales de printemps, la préparation du sol doit à cette époque de l’année être de très bonne qualité et le sol suffisamment réchauffé pour obtenir des levées rapides et homogènes.

Azote en froment

Les stades de développement des froments ont évolué normalement depuis la fin février :

– semis de mi-octobre : plein à fin tallage (26-29) ;

– semis de mi-novembre : 2 – 3 talles (22-23) ;

– semis tardifs de mi-décembre : 3 à 4 feuilles (13-20).

Les applications azotées de tallage pour les semis d’octobre ou de novembre ont généralement déjà été effectuées. La seconde application devra être envisagée d’ici deux semaines. Pour les semis tardifs, effectuez votre premier apport en fin de semaine.

Fin tallage des escourgeons

Les escourgeons sont au stade fin tallage, l’épi n’a encore dans les observations que 6 mm de longueur. Il faut encore attendre pour la seconde application au stade redressement, le tallage est abondant et il faut éviter une montée d’un trop grand nombre de tiges (risque de verse et trop forte compétition entre tiges avec pour conséquence un nombre réduit de grain par épi.

Orge brassicole et avoine

Les orges brassicoles et les avoines semées en fin février ou début mars sont levées. L’application d’azote après la levée interviendra lorsque les sols seront bien ressuyés et que la croissance de ces cultures sera bien lancée.

Reconnaître les maladies foliaires de l’escourgeon

Des symptômes de mosaïque sur feuilles, c’est-à-dire une décoloration des limbes sous forme de tirets chlorotiques, peuvent être provoqués par le virus de la mosaïque jaune de l’orge (BaYMV) transmis par Polymyxa graminis, un microorganisme du sol. Les plantes atteintes par ce virus, souvent distribuées en plages vert clair à jaune, peuvent être visibles dans les champs atteints au début du printemps. Ces symptômes tendront à disparaître vers la fin avril avec les températures plus douces. Comme il s’agit d’une maladie virale spécifique à l’escourgeon et transmise par le sol, il convient de repérer les parcelles infestées en mars ou début avril afin d’emblaver ces dernières avec des variétés résistantes au BaYMV lors de la prochaine culture d’escourgeon.

La rhynchosporiose, due au champignon Rhynchosporium secalis, se distingue par des taches sur les limbes, de forme irrégulière, avec un centre plus clair et un contour brun à violacé bien délimité. La maladie débute souvent, après un hiver froid et humide, à l’aisselle des feuilles et se propage via les éclaboussures de pluie ainsi que par dissémination aérienne des spores. Il covinet donc «d’ouvrir» le feuillage pour vérifier sa présence et l’abondance à la base des plantes.

L’helminthosporiose de l’orge, due à Dechslera teres, se caractérise par de longues stries brunes habituellement entourées d’un halo jaune ou clair et parallèles aux nervures des feuilles. Les taches sont visibles de façon symétrique sur les deux faces des feuilles. La maladie est souvent répartie de façon homogène dans la parcelle et l’infection monte du bas vers le haut des plantes. Les attaques sévères commencent réellement après le déploiement de la dernière feuille et jusqu’à la fin de la floraison lorsque le climat est favorable.

La rouille naine de l’orge, causée par Puccinia hordei, se caractérise par la présence de pustules orangées isolées et entourées d’un contour chlorotique à la face supérieure du feuillage. Ces pustules contiennent des spores qui se dispersent par le vent. Cette maladie ne forme pas de foyer au niveau de la parcelle; elle se répartit partout dans le champ infecté. Elle ne devient vraiment dangereuse qu’après le déploiement de la dernière feuille.

La ramulariose, Ramulario collo-cygni, provoque des petites lésions rectangulaires de couleur brun foncé, souvent entourées d’un halo jaune. Elle n’apparaît que tard dans la saison et elle peut être souvent confondue avec des symptômes de troubles physiologiques (stress lumineux, taches de léopard ou brûlures polliniques) ou encore avec des traces d’oïdium. Ce sont les structures en forme de « col de cygne » retrouvées sur la face inférieure des feuilles qui permettent de confirmer le diagnostic.

A. Legrève et A. Nysten

, coordination scientifique maladies

B. Bodson, R. Blanchard

et R. Meurs

,

phytotechnie

X. Bertel

, coordinateur Cepicop et Cadco

La Une

Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs