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Un nouveau report pour éviter la catastrophe

Convenu par les Vingt-sept

et la première

ministre britannique,

le nouveau report « flexible » du Brexit jusqu’au 31 octobre écarte provisoirement le risque d’un divorce brutal que redoute notamment le secteur agricole et alimentaire européen compte tenu de l’ampleur des échanges avec le Royaume-Uni.

Temps de lecture : 3 min

Les deux premières dates butoirs, 29 mars et 12 avril, n’ayant pas eu les effets escomptés, les dirigeants des Vingt-sept et Theresa May se sont mis d’accord dans la nuit du 10 au 11 avril, à l’issue d’un difficile sommet à Bruxelles, sur un nouveau report du Brexit pouvant aller jusqu’au 31 octobre, veille de l’entrée en fonction théorique de la prochaine Commission européenne. « Une extension flexible jusqu’au 31 octobre », cela laisse « six mois de plus » à Londres pour « trouver la meilleure solution possible », s’est félicité le président du Conseil européen Donald Tusk.

Dans leurs conclusions, les Vingt-sept – qui feront le point sur le dossier lors de leur sommet des 20 et 21 juin – avertissent toutefois que, si le Royaume-Uni est encore membre de l’UE entre le 23 et le 26 mai, date des élections européennes, et qu’il n’a pas ratifié l’accord de retrait d’ici au 22 mai 2019, il sera tenu de procéder aux élections au Parlement européen. S’il ne respecte pas cette obligation, le retrait interviendra le 1er juin. Un Brexit sans accord redouté par les organisations agricoles et l’industrie agroalimentaire compte tenu de l’importance du marché britannique.

Un Parlement européen à géométrie variable

Le Royaume-Uni étant supposé participer aux élections européennes s’il est encore membre de l’UE le 23 mai, lorsque débuteront les élections européennes, le nombre d’eurodéputés, de même que leur répartition, sera le même qu’aujourd’hui, soit 751, dont 73 Britanniques. Ces derniers devront quitter l’hémicycle lorsque le Brexit se concrétisera. Alors, selon la formule retenue en juin 2018, le nombre de membres du Parlement européen passera à 705. Sur les 73 sièges laissés vacants par le Royaume-Uni, 27 seront redistribués parmi 14 États membres qui sont actuellement sous-représentés. Les 46 sièges restants seront mis en réserve, pouvant ainsi être alloués à de nouveaux pays qui rejoindraient l‘UE.

Un enjeu à plus de 40 Mrd € pour l’agriculture et l’agroalimentaire des Vingt-sept

En 2017, les importations agroalimentaires britanniques en provenance des Vingt-sept ont atteint quelque 41 milliards €, constituées pour 19 % de fruits et légumes frais et transformés, 19 % également de préparations, 17 % de viandes, 11 % de vins, spiritueux et boissons, 9 % de produits laitiers, 25 % d’autres produits. Elles provenaient à concurrence de 14 % des Pays-Bas (compte tenu de l’importance de leurs ports), de 11 % de l’Allemagne, de 10 % de la France, de 10 % également de l’Irlande, de 7 % de l’Espagne, de 6 % de l’Italie, de 5 % de la Belgique, de 4 % de la Pologne, de 7 % d’autres États membres de l’UE, de 27 % du reste du monde.

Dans le même temps, les exportations agroalimentaires du Royaume-Uni vers les Vingt-sept – viandes, produits laitiers, céréales, confiseries notamment – se sont élevées à 17 milliards €.

La part des Vingt-sept dans le total des importations agroalimentaires britanniques était d’environ 60 % pour les fruits et légumes transformés, 80 % pour les viandes, 95 % pour les produits laitiers, 70 % pour les vins, spiritueux et boissons, 90 % pour les préparations, 65 % pour les autres produits.

À ces échanges s’ajoute l’intégration de la chaîne d’approvisionnement alimentaire des deux côtés de la Manche et entre le Royaume-Uni et l’Irlande.

Les importations totales de marchandises du Royaume-Uni proviennent à concurrence de 14 % de l’Allemagne, 9 % des États-Unis, 9 % également de la Chine, 8 % des Pays-Bas, 5 % de la France.

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