et la première
ministre britannique,
le nouveau report « flexible » du Brexit jusqu’au 31 octobre écarte provisoirement le risque d’un divorce brutal que redoute notamment le secteur agricole et alimentaire européen compte tenu de l’ampleur des échanges avec le Royaume-Uni.
Un Parlement européen à géométrie variable
Le Royaume-Uni étant supposé participer aux élections européennes s’il est encore membre de l’UE le 23 mai, lorsque débuteront les élections européennes, le nombre d’eurodéputés, de même que leur répartition, sera le même qu’aujourd’hui, soit 751, dont 73 Britanniques. Ces derniers devront quitter l’hémicycle lorsque le Brexit se concrétisera. Alors, selon la formule retenue en juin 2018, le nombre de membres du Parlement européen passera à 705. Sur les 73 sièges laissés vacants par le Royaume-Uni, 27 seront redistribués parmi 14 États membres qui sont actuellement sous-représentés. Les 46 sièges restants seront mis en réserve, pouvant ainsi être alloués à de nouveaux pays qui rejoindraient l‘UE.
Un enjeu à plus de 40 Mrd € pour l’agriculture et l’agroalimentaire des Vingt-sept
En 2017, les importations agroalimentaires britanniques en provenance des Vingt-sept ont atteint quelque 41 milliards €, constituées pour 19 % de fruits et légumes frais et transformés, 19 % également de préparations, 17 % de viandes, 11 % de vins, spiritueux et boissons, 9 % de produits laitiers, 25 % d’autres produits. Elles provenaient à concurrence de 14 % des Pays-Bas (compte tenu de l’importance de leurs ports), de 11 % de l’Allemagne, de 10 % de la France, de 10 % également de l’Irlande, de 7 % de l’Espagne, de 6 % de l’Italie, de 5 % de la Belgique, de 4 % de la Pologne, de 7 % d’autres États membres de l’UE, de 27 % du reste du monde.
Dans le même temps, les exportations agroalimentaires du Royaume-Uni vers les Vingt-sept – viandes, produits laitiers, céréales, confiseries notamment – se sont élevées à 17 milliards €.
La part des Vingt-sept dans le total des importations agroalimentaires britanniques était d’environ 60 % pour les fruits et légumes transformés, 80 % pour les viandes, 95 % pour les produits laitiers, 70 % pour les vins, spiritueux et boissons, 90 % pour les préparations, 65 % pour les autres produits.
À ces échanges s’ajoute l’intégration de la chaîne d’approvisionnement alimentaire des deux côtés de la Manche et entre le Royaume-Uni et l’Irlande.
Les importations totales de marchandises du Royaume-Uni proviennent à concurrence de 14 % de l’Allemagne, 9 % des États-Unis, 9 % également de la Chine, 8 % des Pays-Bas, 5 % de la France.