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Le véritable combat

et le rôle fondamental de l’agriculture

Lors des débats électoraux, les animateurs de l’agriculture paysanne et leurs éleveurs sont restés sur leur faim… Voici donc leurs idées pour le changement qu’ils espèrent.

Temps de lecture : 3 min

À la lecture des programmes, comme à l’écoute des débats, beaucoup de citoyens ruraux, notamment, s’attendaient à juste titre à ce que des sujets comme l’environnement et l’agriculture soient abordés.

Le premier sujet fut un des thèmes prioritaires suite à l’action heureusement entamée par les jeunes et suite sans doute aussi aux cris d’alarme lancés par plusieurs associations importantes.

Quant à l’agriculture, vu le peu d’agriculteurs encore susceptibles de voter, elle a très rarement fait l’objet des débats, à part peut-être occasionnellement concernant les circuits courts. Les interventions de certains « politiques » ainsi que celles des citoyens portaient essentiellement sur les mesures à prendre strictement pour limiter les intrants chimiques sur les cultures. Les promoteurs, en augmentation, de l’agriculture paysanne, dont l’agriculture familiale bio, en sont d’autant plus déçus. Les acteurs de l’agriculture paysanne et tous ceux qui les accompagnent et les font vivre considèrent que le véritable combat concerne en effet bien plus globalement le rôle fondamental de l’agriculture lié à la défense de l’environnement. C’est donc effectivement bien plus que de savoir s’il faut encore utiliser le glyphosate dans les cultures.

Pour que nos nouveaux élus puissent faire des choix plus fondamentaux dans leurs actions, rappelons quelques atouts de notre agriculture paysanne.

De nombreux économistes et chercheurs reconnus tels que le belge Olivier De Schutter déclare que « les fermes de l’agriculture paysanne du monde sont les plus à même d’assurer la mission de la sécurité alimentaire de la planète ».

Dix points régissent la charte de cette agriculture paysanne au plan mondial. Nous en rappelons quelques-uns spécialement réalisés par les fermes paysannes wallonnes.

L’élément principal de la chaîne est une ferme où l’on fait à la fois de l’élevage et de la culture. Les produits de celle-ci servent essentiellement à nourrir les animaux de la ferme avec comme objectif l’autonomie fourragère totale. De cette façon rien n’est acheté à l’extérieur et même la protéine nécessaire provient d’une grande variété de plantes et notamment de légumineuses qui remplacent le soja américain. La biodiversité des plantes et l’absence de transports mondiaux du soja sont des apports fondamentaux pour la protection de l’environnement. Cette façon de produire va évidemment réhabiliter la réputation de l’éleveur souvent taxé de pollueur, ce qui peut se justifier parfois dans le cas de la production industrielle hors sol.

Autre pilier de ces méthodes de travail, les cultures se réalisent sans recours aux intrants chimiques grâce à l’apport important de matières organiques issues des animaux mais grâce aussi à la grande diversité des plantes et notamment des légumineuses (elles sont même productrices d’azote) qui sont introduites dans les systèmes de rotation des cultures très élaborés.

L’ensemble des produits tant végétaux que carrés issus de cette agriculture, souvent commercialisés en circuit court et alternatif offrent ainsi un maximum de garantie pour la santé des consommateurs mais aussi la protection de l’environnement et aussi la survie de notre planète car l’enjeu est bien là.

Souhaitons que le monde politique en tienne compte rapidement dans les actions à mener dans la perspective de la mise en place d’une véritable souveraineté alimentaire mondiale mais réalisée régionalement.

Jean Frison

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