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L’entretien du jardin

en carré

Jardins en carré, les jardinières, les pots sont des contenants bien pratiques pour cultiver fleurs et légumes. Mais le volume de terre exploré par les racines est limité. Les plantes doivent y trouver tout ce dont elles ont besoin : l’eau, les sels minéraux.

Temps de lecture : 5 min

En comparant avec les potagers installés en pleine terre, les racines des végétaux cultivés dans ces espaces fermés disposent d’un volume de terre bien moindre. Même si la terre des bacs est de bonne qualité, nous devons y penser.

Les apports en eau

Nous allons bientôt entrer dans la période estivale. Les besoins en eau des plantes et les pertes d’eau par évaporation seront importants. Dans le cas de plantes de grande dimension et à forte croissance, nous pouvons les estimer à une moyenne de 2 litres d’eau par m² en moyenne, avec des pointes jusque 7 litres/m² lors des journées fort ensoleillées accompagnées d’un peu de vent. Ce sera le cas pour des espèces comme la tomate, le concombre.

Dans le terreau classique utilisé pour emplir les bacs, la réserve d’eau utile est de l’ordre de 20 % : dans un litre de terreau, l’eau utile pour les plantes représente donc au maximum 0,2 litre.

Un exemple

Considérons que mon bac occupé par des tomates mesure 30 cm de hauteur totale, dont 25 cm occupés par le terreau. Pour une aire de 1 m², le volume de terreau est de 250 litres (100 dm² x 2,5 dm de hauteur). La réserve utile en eau est de l’ordre de 20 % de ce volume, soit 50 litres. Si j’arrose jusqu’à la limite de saturation du terreau, les plantes auront suffisamment d’eau pour un peu plus de 7 jours de fort ensoleillement. Notons que si le substrat était de la terre au lieu de terreau, je compterais sur une réserve d’eau utile de 10 % au lieu des 20 % ; la consommation totale en eau serait assez semblable, mais les quantités d’eau apportées n’atteindraient que la moitié de celles considérées dans notre exemple et devraient donc être deux fois plus fréquentes.

Pour les plantes produisant très peu de masse végétale, les besoins en eau sont nettement plus réduits. Le thym et le basilic sont des plantes se contentant de moins de 2 litres/m² et par jour.

Les apports d’eau de pluie sont souvent insuffisants en été, ils devront être complétés par des arrosages. Ceux-ci se feront à l’arrosoir, avec des tuyaux perforés reliés à une réserve en charge, voir même au moyen d’un réseau automatisé.

En cas de pluie orageuse très importante ou en cas de débordement dû aux arrosages, l’eau excédentaire doit pouvoir s’évacuer par le drainage.

Les apports de fertilisants

Les racines des plantes vont absorber l’eau chargée des éléments minéraux solubles du sol. Les plantes vont rendre au sol les feuilles qui meurent, les racines et les tiges après la récolte. Mais les réserves en éléments enlevés pour être consommés s’épuiseraient progressivement si nous ne rendions rien au sol.

Plusieurs techniques sont

envisageables

Une technique simple consiste à renouveler complètement la réserve de terreau quand elle montre des signes d’épuisement. Cette opération se fera entre deux cultures. À moins de posséder une source interne de terreau, cette technique risque de ne pas être durable.

Une autre technique consiste à apporter régulièrement du compost produit avec des déchets d’épluchage de nos propres légumes. Si le compostage se fait selon les règles de l’art, avec une élévation de la température grâce aux fermentations, c’est une excellente méthode de fertilisation. Les apports se font en surface ou sont incorporés par mélange superficiel.

Si les sources des matières compostées sont variées, incluant des déchets de légumes, de fruits et des feuilles mortes, nous pouvons maintenir un niveau de fertilité élevé durant de nombreuses années.

Il est possible de recourir à des engrais minéraux. Les apports doivent être parcimonieux pour ne pas créer de déséquilibre. Le fournisseur peut nous renseigner. De manière générale, sauf indication précise contraire, ne dépassons pas la dose de 100 g d’engrais solide par m² et par an. Ne dépassons pas non plus la dose de 1 ml par litre d’eau pour les engrais solubles.

L’hygiène du potager en carré

Quand nous démarrons un nouveau potager au carré, il n’y a en principe pas de plante sauvage, pas de graine viable non souhaitée, par de résidu végétal en pourrissement. Mais après quelques mois, après quelques années, la situation peut évoluer.

Les oiseaux et le vent nous amènent des graines de plantes sauvages. Ce n’est pas nécessairement un mal. Mais pour ne pas concurrencer inutilement nos cultures, intervenons pour maintenir un certain équilibre. Les plantes sauvages non souhaitées iront rejoindre le compost. L’élévation de la température rendra les semences non viables.

Les légumes qui montent à graines peuvent produire de très grandes quantités de semences. Tombées au sol elles produiront des plantes qui ne seront peut-être pas souhaitées en si grand nombre. Évitons les auto-semis, récoltons les plantes à graines pour gérer les semences et les futurs semis au rythme souhaité.

Les résidus de culture peuvent rester en place. C’est d’ailleurs ce qui se passe généralement dans les potagers en pleine terre. Mais dans le cas des jardins au carré, nous devons tenir compte d’une rotation courte à très courte. Il est préférable d’enlever les mottes et bases de tiges de plantes repiquées comme les laitues, les tomates et autres plantes. Ces résidus de culture iront aussi dans le compost et reviendront au jardin dans quelques mois, après avoir été compostés correctement.

Bien entendu, les déchets indésirables comme les plastiques, les canettes et autres matières amenées par le vent ou des mains indélicates seront recyclés via les services de ramassage publics.

L’entretien de la structure

La structure du potager en carré doit être entretenue. Le terreau contient des milliards d’organismes adaptés pour la décomposition de la cellulose et de la lignine. Si ces organismes sont en contact direct avec du bois, ces organismes joueront leur rôle avec le bois aussi. Pour que les bacs restent en bon état, il est donc nécessaire de le protéger.

F.

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