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Pour travailler, communiquer…

63 % des agriculteurs utilisent des outils connectés

Peu avant la foire de Libramont, CBC Banque & Assurance a sondé 400 agriculteurs wallons en vue d’analyser leur utilisation des technologies numériques. Il en ressort que les agriculteurs wallons sont connectés, au bureau comme au champ, et comptent sur ces technologies pour accroître la durabilité de leurs exploitations, notamment d’un point de vue environnemental.

Temps de lecture : 4 min

L’Observatoire « Transition numérique et durable du monde agricole », réalisé par le bureau d’étude Ipsos pour le compte de CBC, révèle premièrement que plus de 6 agriculteurs sur 10 sont connectés dans le cadre de leurs activités professionnelles (63 %). À l’unanimité (98 %), c’est avant tout au bureau que les agriculteurs sont connectés, mais les nouvelles technologies se diffusent également dans les champs pour 30 % d’entre eux.

Parmi les agriculteurs wallons connectés, la plus jeune génération se distingue dans son approche des nouvelles technologies. Ainsi, les moins de 45 ans sont plus nombreux à être connectés (83 %), et ils sont 47 % à utiliser des outils connectés sur le terrain. Lorsqu’on leur demande quelles nouvelles technologies ils utilisent, c’est le gps qui arrive largement en tête (89 %) devant les pluviomètres connectés (26 %), les capteurs connectés (19 %) et les robots de traite ou de désherbage (7 %).

Principal frein : le coût

L’Observatoire montre qu’il existe plusieurs freins à l’usage d’outils connectés. Le coût est le principal obstacle, cité par 57 % des agriculteurs interrogés. Suivent le temps et la protection des données, pour un agriculteur sur deux, et la complexité, pour 46 % d’entre eux.

« Notre étude démontre une bien plus forte propension chez les jeunes agriculteurs à s’approprier des outils connectés et à se connecter au bureau comme au champ. Cela représente bien évidemment un coût qu’il faut supporter et qui est le principal frein dont nous ont fait part les agriculteurs wallons connectés que nous avons interrogés. Or ces investissements sont nécessaires dans la mesure où la digitalisation, la robotique et l’innovation peuvent apporter des réponses à un monde agricole en pleine mutation. Il semble donc évident que les exploitations connectées sont celles qui sortiront du lot demain », estime Clemens Scholzen, CEO du bancassureur.

Réduire l’empreinte écologique

Les résultats montrent également le lien étroit entre les défis digitaux et les enjeux d’une agriculture plus durable. En effet, quand on les interroge sur l’impact de l’utilisation des outils connectés sur la durabilité de leur exploitation, les agriculteurs wallons voient avant tout un impact positif sur la dimension environnementale pour 44 % d’entre eux, devant l’impact économique (30 %) et l’impact social (8 %).

« Nous constatons chaque jour sur le terrain une prise en considération très concrète des trois dimensions du développement durable et de ses enjeux. Non seulement face aux attentes des consommateurs qui sont de plus en plus attentifs aux produits qu’ils achètent, mais aussi pour le bien des exploitations qui passe aussi par l’utilisation d’outils connectés. Ainsi, trois défis majeurs s’imposent aux agriculteurs. D’abord, optimiser la qualité de leurs produits et la traçabilité de leurs productions. Ensuite améliorer leur rentabilité, qui reste le nerf de la guerre, tout en réduisant les externalités négatives. Enfin, les agriculteurs souhaitent améliorer leur qualité de vie et rendre leur métier plus attractif » poursuit Arnold Meert, expert agri chez CBC.

D’un point de vue environnemental, près de 7 agriculteurs sur 10 (67 %) pensent que les outils connectés, y compris les nouvelles technologies de type gps ou pluviomètre, vont les aider à diminuer leur empreinte écologique et contribuer au défi climatique. Et sur la manière d’y arriver, ils ambitionnent avant tout de diminuer l’utilisation d’intrants (86 %), de mettre en place des mesures pour préserver la biodiversité (79 %) et de diminuer leur dépendance énergétique (76 %).

Sur le volet économique, les agriculteurs connectés wallons estiment que ces outils leur permettront avant tout de réduire leurs coûts (64 %) via la modulation des intrants et la réduction d’utilisation d’énergie, de mesurer plus précisément leur prix de revient (51 %) et de négocier leur prix avec leurs fournisseurs (38 %).

Pour communiquer davantage et positivement

74 % des agriculteurs connectés veulent avant tout communiquer davantage et positivement sur leur métier. Ils sont tout autant à considérer les réseaux sociaux comme un outil à activer pour valoriser le secteur agricole auprès des consommateurs. Dans ce rôle, Facebook (69 %) arrive en tête, suivi des emailing informatifs (41 %) et des plateformes coopératives (39 %).

« Les outils connectés permettent de créer un lien plus étroit entre agriculteurs et consommateurs, via une communication proactive et positive sur le métier de fermier. Pour maintenir, voire regagner la confiance des consommateurs, les agriculteurs sont amenés à partager des informations quant à leurs engagements, leur manière de produire. En plaçant en priorité le défi environnemental dans le processus de digitalisation de leur secteur, les agriculteurs wallons envoient un message fort quant à leur volonté d’apporter des réponses aux défis de demain », termine M. Scholzen.

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