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Un redressement des cours en Europe

Concernant les producteurs ovins européens, la cotation s’est redressée via une relance ponctuelle de la consommation qui a permis d’alléger les marchés. En Océanie, le confinement semble poser d’autres soucis : ralentissement de la productivité des abattoirs en Nouvelle-Zélande ou encore nécessité d’une aide de l’état, en Australie, pour continuer d’exporter par voie aérienne.

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La situation au mois de Pâques, en termes de reports d’agneaux, a été finalement moins catastrophique qu’on n’aurait pu le craindre : grâce aux efforts des opérateurs des différents maillons de la filière, le marché français de la viande ovine s’est désengorgé quelques jours seulement avant le fameux dimanche pascal. La plupart des distributeurs ont privilégié l’agneau français, en diminuant temporairement leurs achats de viande importée ou en congelant une partie de l’agneau chilled néozélandais.

Les agneaux surnuméraires semblent avoir trouvé leur débouché, au prix d’une forte baisse de valeur : la cotation française avait en effet perdu 35 centimes entre les semaines 13 et 14. En semaine 15, semaine de Pâques, le cours a regagné à peine 0,02 €/kg, alors même que les ventes étaient annoncées dynamiques.

En semaine 16, on observe un nouveau redressement de cette cotation, qui illustre avec un peu de retard le désengorgement du marché pour Pâques: celle-ci a gagné 10 centimes, à 6,30 €/kg.

Une tendance similaire au Royaume-Uni et en Irlande

Dans un mouvement quelque peu inhabituel, le prix de l’agneau britannique s’est redressé depuis Pâques : supérieur aux niveaux de l’année précédente, bien que toujours nettement inférieur aux niveaux pré-confinement.

En mars, le nombre d’agneaux abattus au Royaume-Uni a fortement diminué: -10% par rapport à l’année dernière. Le nombre de réformes a aussi reculé de 5%. La totalité de la baisse est enregistrée en Grande-Bretagne, l’Irlande du Nord enregistrant une légère hausse. Ce même mois de mars, le poids de carcasse des brebis comme des agneaux a diminué d’une année sur l’autre : les brebis étaient plus légères de 5 kg en moyenne (le poids moyen était particulièrement élevé en mars 2019). La production de viande ovine britannique a ainsi fortement chuté (-14%).

En Irlande, après avoir perdu 40 centimes d’euros entre les semaines 12 et 14, le cours des hoggets (agneaux de report nés au printemps 2019) a rebondi pendant la semaine de Pâques, de +45 centimes. Il s’est ensuite stabilisé en semaine 16. Comme au Royaume-Uni et en France, la situation est très inhabituelle : la cotation s’est redressée fortement en semaine 15 (semaine de Pâques) et reste depuis à des niveaux élevés, tranchant avec la rechute post-Pâques traditionnelles.

D’un point de vue de la production irlandaise, la finition des agneaux de printemps est signalée comme étant plus longue qu’usuellement.

Ralentissement de la production en Nouvelle-Zélande

Les protocoles sanitaires liés au Covid-19 appliqués par les entreprises néozélandaises auraient réduit de près de moitié les capacités d’abattage, de découpe et de conditionnement de viande ovine, ce qui accroît les délais d’attente en ferme des agneaux finis.

Les éleveurs expriment leurs inquiétudes depuis le confinement, notamment concernant les délais d’attente plus longs pour vendre leurs ovins, pouvant aller jusqu’à six semaines. Cela exerce une pression supplémentaire sur les ressources fourragères hivernales.

Ces délais pourraient s’atténuer car les transformateurs de viande cherchent à augmenter la production au niveau d’alerte 3. Et comme les usines de transformation de viande offrent un environnement sûr pour travailler en raison des exigences d’ores et déjà strictes en matière de santé et de sécurité...

L’industrie néozélandaise travaille dur pour augmenter la capacité de ses abattoirs, afin de soulager au plus vite les agriculteurs.

Des vols d’urgence en Australie

Selon le Sidney Morninger Herald, en semaine 16, des vols d’urgence remplis de viande d’agneau ont quitté Melbourne pour Abu Dhabi. D’autres suivront sous l’impulsion du gouvernement fédéral qui financerait à hauteur de 110 millions de dollars de tels « vols d’urgence » pour palier l’arrêt presque total des vols commerciaux. Quelques 200 autres devraient suivre pour des destinations commerciales clés, dont la Chine.

Si l’Australie envoie toujours l’essentiel des exportations de viande rouge sous forme de fret maritime, le fret aérien est essentiel pour desservir certains marchés. L’expansion massive du trafic aérien au cours de la dernière décennie a ouvert d’importantes opportunités d’exportation pour la viande ovine australienne au Moyen-Orient : les consommateurs y ont une affinité culturelle pour ce produit mais ont généralement une forte préférence pour le frais et des exigences strictes en matière de durée de conservation.

En 2019, 44.000 téc de viande d’agneau chilled ont été exportées par avion vers le Moyen-Orient. En valeur, ces envois se sont élevés à 275 M$, soit 30% des exportations de viande d’agneau chilled (toutes directions et tous types de frets) et 10% des exportations totales de viande ovine australienne.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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