entre les têtards,
chez Benoît Frison à Gibecq
Les intérêts économiques, écologiques, agronomiques, paysagers des éléments agroforestiers que sont les haies, les alignements d’arbres, les vergers, les taillis linéaires ne sont plus à prouver. Pour rappel, associer volontairement des productions agricoles et des arbres/ arbustes, sur une parcelle agricole, dans une perspective de production d’effets bénéfiques réciproques, voilà ce que désigne l’agroforesterie.
Les partages de pratiques, les témoignages et parcelles de démonstration sont les bienvenus. C’est le principe de la « Route de l’Agroforesterie », mise en place par les partenaires du projet Interreg « Forêt Pro Bos » l’Association française d’agroforesterie et Agroforestry Vlaanderen.
La démarche agroforestière à Gibecq
En 1995, Benoît a décidé de planter des arbres en bordure des parcelles dans un but principalement écologique et paysager. D’une part, pour intégrer les bâtiments de l’exploitation qui se trouvent dans un noyau d’habitations. D’autre part, la présence de ces arbres améliore également le cadre au sein de l’exploitation et donc le bien-être des personnes qui y travaillent et y vivent. « L’idée était aussi de produire du bois « bûches », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, les arbres se sont développés et l’entretien des arbres génère du bois valorisé en combustible sous le bois de chauffage pour deux ménages.
Des volailles et brebis bio
À la ferme Frison, Benoît élève 30.000 volailles de chair par an et 90 brebis bio reproductrices en prairies arborées. L’exploitation s’étend sur 12 ha constitués de nombreuses parcelles, bordées d’arbres. En plus des parcours extérieurs pour les volailles et des prairies pâturées par les moutons, notre hôte consacre une partie des terres à la production de fourrages et de céréales bio pour l’alimentation des moutons.
Les linéaires arborés sont très présents au sein de l’exploitation, ils représentent une longueur totale de 1,3 km.
La volaille bénéficie de parcours arborés…
Les parcelles accueillent de la volaille de chair : poulets, canards, pintades ; label fermier, par lots de 500 unités. Notons que les moutons sont présents occasionnellement pour pâturer le parcours si nécessaire.
Les plantations composées de saules, érables, peupliers et chênes sont valorisées en bois de chauffage (15-20 stères/an). Couvrant 60 ares, les parcours comportent 150 m de li
… et des brebis s’épanouissent sous les têtards
Par ailleurs, bordées d’alignements d’arbres (saules, érables, peupliers, chênes), 3,5 ha de prairies sont pâturées par des brebis bio reproductrices de races Rouge de l’Ouest, Ile-de-France et Vendéenne. Les moutons pâturent différentes parcelles en fonction de la rotation. Le bois fourni est également valorisé pour le chauffage (15-20 stères/an). La longueur des linéaires varie selon la parcelle de 80 à 220 m, avec environ 1 arbre tous les 5 m.
À noter que des protections individuelles en treillis assurent la protection des arbres contre les dommages que pourraient causer les moutons. L’entretien des arbres est identique à celui décrit pour les parcours aménagés pour la volaille.
Des soucis, des solutions et une satisfaction globale
D’où la recommandation de diversifier les essences apporte une richesse écologique en allongeant les périodes de floraison et de fructification et renforce les paysages.
Au rang des grandes satisfactions, Benoît Frison se réjouit de l’essor de la biodiversité au fil des années depuis les plantations. « De nombreux oiseaux et insectes y trouvent refuge. Les arbres intègrent bien les bâtiments agricoles dans le village. Ils forment en outre un abri naturel incomparable : les animaux profitent de l’ombrage et de la fraîcheur des arbres en été et sont protégés lors des intempéries. »
Plus d’infos : visites guidées par le propriétaire sur rendez-vous.
