des racines menacent
les chicorées witloof
De plus, les attaques de pucerons des racines aggravent la situation au point de rendre des lots pratiquement impropres au forçage ou dans des délais incompatibles avec un calendrier conventionnel de production. Le poids des racines peut être réduit de 25 ou 30 % lors d’invasions massives. Pour faire suite aux levées irrégulières dues à la sécheresse de mai et juin, cela devient vite très compliqué à gérer.
Les pucerons sont de couleur jaune et sont camouflés dans de la cire blanche. À l’observation au champ en été, les racines de chicon sont couvertes d’une sécrétion cireuse blanchâtre, à quelques centimètres sous le niveau du sol.
Un peu de biologie
Également appelé puceron gallicole des pétioles de peuplier, le puceron des racines (Pemphigus bursarius L., notamment) est de nouveau bien présent, cette année, en production de racines de chicon. Certaines parcelles en sont naturellement indemnes, d’autres sont envahies. Nous devons arracher quelques racines, au moins une vingtaine par ha, de façon aléatoire au sein de la parcelle. Nous soulevons les racines avec précaution pour que les éventuelles colonies de pucerons présentes ne soient pas arrachées de leur support.
Lors de fortes pullulations, le feuillage prend une teinte rougeâtre et tend à se dessécher. Les pucerons se nourrissent de la sève des racines. Ils sont facilement repérés par la cire blanche sur le sol et dans les cavernes du sol contre les racines. Les dégâts sont d’autant plus marqués que la saison est sèche comme en cette période.
Un cycle de vie complexe
Les œufs sont présents sur des peupliers durant l’hiver. Ils éclosent au printemps donnant naissance à des individus aptères, les femelles fondatrices. Celles-ci recherchent un pétiole d’une feuille naissante du peuplier et le piquent. Une galle se forme au départ de la piqûre et elle finira par entourer complètement la jeune femelle. Après une douzaine de jours, la femelle commence à se reproduire et donnera après quelques semaines une ou plusieurs centaines de fondatrice ailées.
Plusieurs générations d’individus ailés leur succéderont et vers la mi-juin, les migrations vers d’autres hôtes se font à la faveur de températures plus douces. Les repérages de ces migrations ont été constatés un peu plus tôt cette année. C’est alors que les laitues et les cultures de racines de chicons sont colonisées, comme d’autres plantes de la famille des astéracées.
Vivant sur le feuillage, elles vont se multiplier durant les semaines estivales en donnant des virgines aptères qui coloniseront les racines. En automne, des formes ailées seront formées, elles gagneront les peupliers. Après fécondations, les femelles y pondront les œufs dans les anfractuosités des écorces. Lors d’hivers cléments, presque tous les œufs survivent. En cas de conditions rigoureuses, la mortalité peut être presque totale. Et le cycle annuel recommence. On se souvient que l’hiver dernier fut clément.
Prévenir les risques
Des conséquences multiples
Inspection des racines
L’examen des racines permet d’évaluer la présence ou pas de colonies. Si des auxiliaires ont pu maîtriser les colonies des pucerons des racines, cela se constate déjà maintenant à coup sûr, il n’y a plus ou presque plus de colonies.
Avec la réponse contraire, il y a lieu de prendre des mesures correctives à court et à moyen terme.
Plusieurs moyens de lutte
Des espoirs se focalisent sur des diptères de la famille des Chloropidae et du genre Thaumatomyia qui sont des prédateurs (Fredon, Loos-en-Gohelle). Actuellement, la lutte ne peut pas encore s’organiser, mais leur intervention peut expliquer des différences d’une parcelle à l’autre selon qu’ils sont présents ou pas.
Les auxiliaires dans la lutte contre les pucerons, comme les syrphes, les coccinelles, les micro-hyménoptères, les chrysopes, sont précieux et peuvent expliquer la situation de certaines parcelles.
La résistance variétale est une piste explorée par les sélectionneurs, s’inspirant de la meilleure résistance de chicorées botaniquement voisines comme des chicorées italiennes de type foliosum.
Pour
Le délai avant récolte est de 50 jours. Ces produits – systémiques ascendants et descendants – peuvent s’employer du stade 3 feuilles jusqu’à l’apparition complète des feuilles (stade BBCH 19). Avec un pulvérisateur classique, la zone tampon est de 1 m avec une technique réduisant la dérive de 50 %.
