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2,5 ha dédiées aux tournières enherbées

Christophe Tasiaux et son épouse Anne-France Couvreur sont à la tête d’une exploitation située à Boninne,

à quelques kilomètres de Namur.

Temps de lecture : 3 min

Leur ferme est basée sur le mode polyculture-élevage et est, pour environ deux tiers, en mode de production biologique. Ils cultivent, entre autres, des fraises qu’ils vendent en bord de route. Sur les 90 ha que compte leur exploitation, 2,5 sont dédiés à la tournière enherbée. On y recense également 17 ha de prairies permanentes, de nombreuses haies, des mares, des bandes messicoles, des bandes fleuries, etc. Une gestion extensive couplée à des MAEC qui leur réussit plutôt bien !

Avez-vous rencontré des problèmes lors de sa mise en œuvre ? Le cahier de charge est-il facile à respecter ?

La MB5 est assez facile à mettre en place. Au début, nous les avons implantées dans des endroits peu productifs, où les cultures poussaient peu, comme le long d’un bois ou dans des endroits plus humides. Nous en avons aussi placé le long des routes comme zone refuge. Nous avons rapidement atteint les 9 % maximal de la surface agricole. Le seul problème que nous ayons rencontré jusque-là, c’est une coupe intempestive par les personnes chargées de l’entretien des routes. Il faut régulièrement les informer de l’objectif de cette bande.

Avez-vous engagé d’autres MAEC ? Si oui, lesquelles ?

Nous avons engagé de nombreuses mesures comme les bandes messicoles, les bandes fleuries, les haies, les prairies de haute valeur biologique, les prairies naturelles et les mares. Nous sommes d’ailleurs passés en plan d’action.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans le programme agroenvironnemental ?

Au début, nous nous sommes engagés dans le programme par le biais des bandes enherbées, pour compenser la perte des zones moins productives. Ensuite, nous avons constaté les bienfaits sur la biodiversité. Nous n’avons plus d’invasions de pucerons, nous avons moins de limaces. Grâce aux haies plantées il y a plus de 20 ans, l’impact du vent est moindre. Nous observons plus d’oiseaux qui se délectent des insectes qui auparavant ravageaient nos cultures.

Que diriez-vous à vos confrères pour les inciter à s’engager en MAEC ?

Pour moi, le premier levier est la prime. On ne va pas se le cacher, les agriculteurs recherchent aussi la rentabilité. Ensuite, arrive le point de vue environnemental. En implantant des tournières dans des zones moins productives, l’agriculteur conventionnel ne pulvérise pas et permet la conservation de bande tampon le long de zones naturelles.

Mettez-vous en place d’autres pratiques favorisant la biodiversité ?

En plus des nombreuses MAEC, nous implantons des intercultures, essentielles en bio puisqu’elles permettent d’enrichir le sol. Nous avons des prairies temporaires que nous fauchons ou que nous destinons au pâturage. Il y a 4-5 ans, de nouvelles haies sont venues renforcer notre réseau écologique. Nous envisageons d’encore planter 500 m l’an prochain.

Avez-vous une anecdote à nous partager en lien avec les MAEC ?

Dans l’une de nos prairies naturelles, nous avons recensé plusieurs orchidées, ce qui est assez rare dans notre région. Cette découverte a permis d’octroyer à la prairie le statut de prairie de haute valeur biologique.

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