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Un léger rebond se fait sentir en Europe

La forte croissance de la collecte irlandaise permet à la collecte européenne d’enregistrer un léger rebond en mars, malgré le nouveau repli des deux premiers pays producteurs, l’Allemagne et la France.

Temps de lecture : 3 min

Après les replis enregistrés en janvier (-3,4 %) et février (-2,6 %), la collecte laitière française a poursuivi son recul en mars (-1,5 %) et en avril, avec environ -1 %. Au total sur le 1er quadrimestre, la collecte aurait fléchi de -2,1 % d’une année sur l’autre, soit son plus bas niveau depuis 2013.

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse. Tout d’abord l’orientation baissière du cheptel national de vaches laitières, avec -2 % au 1er avril. A 3,52 millions de têtes début avril, soit près de 72.000 vaches de moins qu’un an auparavant, le cheptel est à un nouveau point bas historique.

La hausse des coûts de production pèse également sur le contexte économique. L’indice général Ipampa a atteint en mars un nouveau record à 110,1 (base 100 = 2015), soit + 6 % d’une année sur l’autre. Cette augmentation est due à la hausse des coûts des aliments achetés et de l’énergie.

Autre facteur : le prix du lait ! En mars, il était en recul de 5 €/l d’un mois sur l’autre à 344 €/1.000 l, mais a retrouvé son niveau de 2020. Pour le lait conventionnel standard, le recul approchait 4 €, à 324 €/1.000 l.

Enfin, les conditions météorologiques n’ont pas favorisé la pousse de l’herbe.

Une collecte européenne tirée par l’Irlande

Sur le point d’atteindre son pic saisonnier, les livraisons allemande affichent une hausse saisonnière limitée. Après un recul d’une année sur l’autre en janvier et février, elles se sont de nouveau repliées en mars pour le 8e mois consécutif (-1,3 %), mais devraient, en avril, se rapprocher de leur niveau de 2020 (-0,2 %). Le prix du lait est remonté en mars (+5 € d’un mois sur l’autre) pour retrouver son niveau de 2020 (326 €/1.000 l).

Aux Pays-Bas, la collecte a enregistré en mars son 4e mois de repli consécutif (-0,7 %). Sur le 1er trimestre, la collecte néerlandaise accuserait ainsi une baisse de 1,3 % d’une année sur l’autre, à 3,49 Mt. Depuis février 2020, les prix demeurent en effet peu attractifs, en lien avec l’arrivée de la pandémie, se situant entre 5 € et 33 €/t de lait sous le niveau de l’année précédente. Mais depuis début 2021, le prix garanti de Friesland Campina ne cesse de progresser, repassant en avril au-dessus de son niveau de 2020, à 360 €/t (+10 € /2020). En mai, il progresse à nouveau à 375 € et creuse l’écart avec le prix en recul de 2020 et pourrait entraîner une hausse de la collecte néerlandaise.

Ces baisses de collecte des 3 premiers pays laitiers de l’UE-27 sont plus que compensées par le dynamisme de quelques pays, Irlande en tête.

La collecte de la république irlandaise a encore progressé de +13,5 % en mars, signant un nouveau record historique. Sur le 1er trimestre, la croissance a dépassé +10 %. Cette envolée s’explique par des conditions météorologiques favorables et un prix du lait motivant. Tiré par la progression des prix des commodités laitières, le prix du lait irlandais demeure élevé en fin de 1er trimestre (370 €/1.000 l, +17 % /2020) et tarde à enclencher sa baisse saisonnière. A l’approche du pic de collecte, le sentiment de confiance dans le marché semble fort et l’on peut s’attendre à des nouveaux records de production en avril et en mai.

Après deux mois de repli, la collecte dans l’UE-27 a enregistré en mars un léger rebond (+0,5 %), en très grande partie dû à l’envolée de la collecte irlandaise qui a plus que compensé le recul des trois premiers producteurs européens.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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