de réellement protéger les agriculteurs »

On y trouve, par exemple, les paiements tardifs et annulations de commandes en dernière minute pour les produits périssables, les modifications unilatérales ou rétroactives des contrats ainsi que l’obligation faite au fournisseur de rembourser les produits invendus ou le refus de fournir des contrats écrits. La directive permet notamment aux agriculteurs et PME, ainsi qu’aux organisations qui les représentent, de porter plainte contre leurs acheteurs quand ils utilisent de tels procédés. Les pays membres doivent mettre en place des autorités nationales pour traiter ces plaintes.
De nombreux États membres en retard, la Belgique aussi
Le délai de transposition dans le droit national était fixé au 1er mai 2021. C’est dire que nous sommes déjà largement en dehors des clous.
En raison de la complexité de cette législation, la commission a eu non moins de 50 échanges avec les États membres, sans compter de nombreux contacts bilatéraux sur les questions techniques et juridiques.
Elle a organisé une réunion « de rattrapage » le 31 août dernier afin de faire le point sur l’état d’avancement de chacun d’eux, libres d’adopter des règles nationales allant au-delà de la liste des pratiques déloyales. Un point qui avait été âprement discuté lors du dernier trilogue.
Dix-neuf États membres ont, depuis lors, notifié une transposition complète, deux (la République tchèque et l’Autriche) n’ont que partiellement transposé la directive tandis que six États membres n’ont pas communiqué sur l’état d’avancement de leurs travaux en la matière. Il s’agit de l’Italie, de l’Espagne, de Chypre, de la Pologne, de la Roumanie et… de la Belgique qui prévoit toutefois de se mettre en ordre dans le courant de ce mois de novembre.
Comme le précise la Fevia, notre pays a repris telles quelles les seize pratiques commerciales déloyales de la directive, à une exception près. Il a été décidé de ne pas faire de distinction entre les produits agricoles et alimentaires périssables et non périssables en ce qui concerne les délais de paiement et de fixer un délai de paiement maximal de trente jours.
Par ailleurs, la loi belge (à venir) laisse la possibilité de compléter la liste des pratiques via un arrêté royal. Pour la Fevia, il s’agit d’une bonne chose étant donné que certains comportements d’achat pourraient s’adapter en fonction de la législation et que de nouvelles pratiques pourraient apparaître.
« Le processus ne s’arrêtera pas avec la transposition de la directive »
Concernant les autorités chargées de l’application des règles régissant la directive, le rapport de la commission explique que les États membres se sont plus concentrés sur le rôle des autorités administratives, en n’accordant qu’une attention restreinte aux instances judiciaires. Sur ce point, l’Exécutif regrette que les mécanismes de recours collectif au service des organisations de producteurs restent largement inexploités.
Quant aux mesures d’application, le rapport souligne qu’il s’agit avant tout de sanctions financières et de mesures de redressement par voie d’injonction. Toutefois, certains pays accordent aussi aux parties la possibilité de proposer des engagements quand d’autres prévoient d’utiliser des mécanismes de recours en matière civile.
« On ne fait pas de cadeaux aux agriculteurs en matière de contrôles et de sanctions »
