En novembre, la collecte de l’UE-27 a reculé de 1,1 % par rapport à 2020, soit environ de 120.000 tonnes. En Allemagne, les livraisons ont chuté de -3 % par rapport à novembre 2020 (74.000 tonnes), à leur niveau le plus bas depuis 2016. Aux Pays-Bas, le recul est de -4,1 % (plus bas niveau depuis 2016), et de -2,7 % en France. La hausse des livraisons en Irlande (5 %), en Pologne (1 %) et en Italie ne suffit plus à compenser le décrochage observé dans les principaux pays producteurs.
En 2021, la collecte de l’UE-27 devrait égaler celle de 2020. Entre janvier et novembre, la collecte cumulée dans l’UE n’est plus supérieure que de +0,15 % par rapport à 2020.
Fort recul du cheptel allemand, perspectives de fortes croissances en Italie
En Allemagne, le cheptel laitier s’est replié de 2,3 % sur l’année 2021. Par rapport au pic de 2014, le nombre de vaches a diminué de près d’un demi-million de têtes.
Dans un rapport prospectif, Ismea anticipe une hausse de la production italienne de l’ordre de 10 à 15 % d’ici 5 ans, ce qui impliquerait donc un taux de croissance annuel moyen de 2 à 3 %, dans la continuité de la dynamique observée ces 5 dernières années (+13 % depuis la fin des quotas en 2015). La concentration de la collecte dans le Nord du pays devrait se poursuivre, notamment en Lombardie, qui compte déjà pour presque la moitié de la collecte transalpine, et qui a connu une hausse de production de +19 % depuis 2015. En conséquence, le pays devrait se rapprocher de l’autonomie théorique en lait, qui frôle actuellement les 80 %, au détriment des imports en lait en provenance des pays voisins (Allemagne et France notamment). ISMEA a également réalisé une enquête qualitative qui montre que plus de la moitié des éleveurs italiens souhaiteraient augmenter leur production d’ici 5 ans, les autres étant généralement (dans 3 cas sur 4) contraints par la saturation de leurs moyens de production. ISMEA identifie toutefois 3 limites à cette croissance : la faible autonomie des exploitations en aliments, les potentiels problèmes environnementaux associés à la concentration de l’élevage dans le Nord et les faibles disponibilités en foncier.
Le prix du lait européen proche de son niveau record
Selon la Commission européenne, le prix du lait moyen dans l’UE-27 aurait dépassé les 400 €/tonne en novembre, en hausse de +3,5 % sur un mois.
C’est en Irlande que le prix réel a été le plus élevé en novembre (485 €/tonne). Dans ce pays, le prix de base est proche de la moyenne européenne (374 €/tonne pour un lait 37/33), mais la teneur très riche du lait en TB (50,5 g/litre en novembre) et en TP (40,06 g/ litre) a permis d’atteindre ce record historique de prix pour un pays producteur majeur.
En novembre, le prix standard allemand a atteint 383 €/1.000 l (+16 € en un mois, +60 € par rapport à 2020). Plus réactif aux cours mondiaux des commodités, le prix allemand a donc dépassé le prix français pour la première fois depuis janvier 2018.
D’après Tendances
Lait et Viande (Idele)