Les chiffres de mars indiqueront si la guerre en Ukraine a porté un coup d’arrêt à cette dynamique. Les pays du sud de l’UE-27, Espagne et Italie en tête, sont particulièrement vulnérables à la flambée des coûts de l’aliment. La presse espagnole relate des cas de décapitalisations contraintes de cheptels. Afin de limiter les impacts de la guerre, le ministère espagnol a débloqué une aide de 164 millions d’euros pour les filières ruminants. La collecte a en plus été perturbée par une grève des transporteurs en mars.
Le prix du lait poursuit son envolée dans l’UE-27
En février, d’après le MMO, le prix du lait moyen dans l’UE-27 a atteint 425 €/t (+22 % par rapport à 2021, +2 % par rapport à janvier). Un nouveau record ! Selon les premières estimations du MMO, il aurait poursuivi sa progression en mars, mais moins rapidement (+0,8 %, à 429 €/t). Cette progression est bien sûr liée à la flambée de la valorisation du lait transformé en beurre/ poudre estimée à 564 €/t en mars sur le marché européen. Deux groupes de pays se distinguent : les pays du Nord, exportateurs d’ingrédients laitiers, voient leur prix bondir d’environ +30 % sur un an. C’est le cas des Pays-Bas (450 €/t), du Danemark (462 €/t), de l’Irlande (474 €/t) et de l’Allemagne dont le prix payé atteint 442 €/t. C’est en Belgique que l’envolée du prix du lait est la plus spectaculaire. En mars, selon les premières estimations du MMO, il aurait atteint 503 €, dépassant allègrement le prix du lait biologique (475 €/t en février).
La revalorisation des prix du lait est moins spectaculaire dans les pays méditerranéens, notamment en Espagne (367 €/1.000 l, +12 %), où la hausse devrait toutefois s’accentuer dans les prochains mois. En Italie, le prix a atteint 415 €/1.000 l, en hausse de +11 % par rapport à 2021.
