l’électrification des clôtures
érigée en solution durable
Quelles aides pour les éleveurs ?
Différentes dispositions sont prévues dans le cadre du Plan loup pour soutenir les éleveurs, tant professionnels que hobbyistes :
– des indemnisations en cas d’attaque de loup avérée ou hautement probable ;
– du conseil et des diagnostics de vulnérabilité (ou « analyses de risque ») sur le terrain ;
– la mise à disposition gratuite de kits de protection temporaire (clôtures mobiles ou semi-mobiles principalement), en cas d’attaque ou de manière anticipative ;
– des subsides à des protections permanentes selon les conditions d’éligibilité du Plan loup.
Des conseillers de l’asbl Natagriwal sont chargés de l’accompagnement et de l’aide aux éleveurs en matière de protection des troupeaux. C’est un service gratuit qui va du conseil à distance jusqu’à une analyse de terrain de chaque parcelle pour proposer des mesures de protection adaptées. Certaines dispositions du plan seront évaluées et si possible améliorées pour mieux répondre aux besoins identifiés. Jusqu’à présent, une trentaine d’analyses de risque ont été réalisées. Les premières demandes de subsides sont introduites. Du matériel a été prêté à 27 éleveurs, et l’asbl a répondu à une soixantaine de sollicitations et/ou demandes de conseil sur l’adresse prevention.loup@natagriwal.be, en complément de diverses actions de communication (articles dans la presse agricole, séances d’information, participation à des reportages TV ou radio, rédaction de fiches techniques sur les dispositifs de protection, etc.) menées en étroite collaboration avec le Département d’étude du milieu naturel et agricole (Demna).
La stratégie actuelle de protection durable repose essentiellement sur l’électrification des clôtures. Le secteur ovin wallon est en effet principalement composé de propriétaires hobbyistes qui possèdent un petit nombre d’animaux dans des parcelles de taille réduite qu’il est possible d’électrifier. Un dispositif de protection recommandé consiste à poser un fil électrique au niveau du sol et deux fils électriques au-dessus du treillis, tel qu’indiqué dans le schéma ci-après de façon à atteindre une hauteur de clôture d’1,2m. Un dispositif à cinq fils électriques peut également convenir.
Ces systèmes sont utilisés dans les pays voisins. L’électrification par le bas (avec le fil vers l’extérieur) est particulièrement importante, car un loup essaie généralement de passer en priorité sous la clôture (soit en creusant, soit en profitant d’une coulée de blaireau ou de renard, d’une dépression naturelle ou d’une faiblesse au niveau de la partie inférieure du treillis) avant de tenter de la grimper, voire très rarement de la franchir en sautant. Même si le loup en a la capacité physique, il n’applique quasi jamais ce type de stratégie. Ce sont manifestement les individus les plus « téméraires » qui se comportent de la sorte, de fortes différences comportementales s’observant d’un individu à un autre : la plupart ne sautent pas, mais certains peuvent le faire. C’est pourquoi ce risque doit être pris en compte dans la protection.
Rappelons l’importance, en premier lieu, de bien entretenir ses clôtures et de corriger les failles ou les autres points de vulnérabilité : vieilles clôtures, treillis distendu, troué ou affaissé, piquets usés ou instables, coulées de blaireau ou de renard… Un loup profitera de ces points de faiblesse pour pénétrer dans l’enclos avant toute autre tentative. Chaque propriétaire est responsable du maintien en bon état de ses clôtures, ce qui permet également de prévenir les attaques de chiens divagants pouvant eux aussi occasionner des dégâts importants sur un troupeau, comme indiqué précédemment. Il existe également d’autres moyens de protection tels que :
– le regroupement de nuit dans un parc sécurisé ;
– les haies défensives ;
– les dispositifs d’effarouchement (ex : foxlight, turbofladry).
– les chiens de protection qui sont certainement le moyen le plus efficace (sous condition d’utiliser des races adaptées et bien éduquées), mais il faut alors coupler leur utilisation à la pose de clôtures électriques destinées à contenir les chiens. Ce schéma ne peut convenir dans toutes les situations et est plutôt réservé à des troupeaux comptant au minimum une centaine de brebis. Une formation préalable des éleveurs à l’utilisation de ce type de chiens est plus que recommandée au risque de générer plus de problèmes que de solutions. C’est par ailleurs toute une filière à développer en Wallonie, avec un savoir-faire à réapprendre.
Natagriwal,
Département d’Etude du Milieu Naturel et Agricole
