Accueil Archive

Seul un tiers des vétérinaires a confiance en l’avenir

Fin juillet, l’Union Professionnelle des vétérinaires a fait entendre la détresse de la profession et le besoin urgent de soutien.

Temps de lecture : 4 min

En mars dernier, L’UPV a clôturé une grande enquête intitulée « Vétérinaire, le plus beau métier du monde ? Utopie ou réalité ? », qui aborde le bien-être psychologique des vétérinaires, leurs attentes et leur profil socio-professionnel. Plus de 500 vétérinaires y ont répondu, soit environ ¼ des vétérinaires wallons.

80 % des sondés n’ont pas confiance en l’avenir

Les résultats qui en découlent sont alarmants ! 80 % des vétérinaires n’ont pas confiance en l’avenir ! Les nombreuses heures de travail (plus de 70 % des vétérinaires travaillent plus de 40h/semaine), la clientèle de plus en plus exigeante, le harcèlement, les agressions et la charge administrative trop lourde, exposent largement les vétérinaires au burn-out ; le taux de suicide de la profession est d’ailleurs l’un des plus élevés. Pour plus d’1 vétérinaire sur 2, la beauté de son métier est une utopie. Si les vétérinaires ruraux sont « un peu mieux lotis », ce sont leurs confrères citadins et les chargés de missions Afsca qui travaillent dans les moins bonnes conditions. Ces derniers sont d’ailleurs les plus pessimistes quant à leur avenir. Les vétérinaires disent toutefois aimer leur profession mais la charge administrative et l’« astreinte animale » pèsent sur les esprits. Ce dernier concept fait référence « à la charge mentale liée au fait que la vie des animaux dépend de vous et que cela ne s’arrête jamais », explique Léonard Théron, de l’UPV.

En outre, les vétérinaires estiment que leur rémunération est trop faible comparée aux années d’études et à la responsabilité supportée. Léonard Théron : « Le salaire est clairement insuffisant quand on sait qu’un praticien touche en Belgique en moyenne deux fois moins qu’un confrère dans un pays limitrophe ! »

Autre enseignement de l’étude : 1 vétérinaire sur 4 quitte la profession dans les 3 ans qui suivent son installation (reconversion, exode…). Léonard Théron : « On assiste à une hémorragie de cerveaux catastrophique quand on connaît la qualité de la formation vétérinaire en Belgique et le coût que cela représente. Certains vétérinaires font le choix de travailler à mi-temps, cela veut aussi dire qu’il faut en former deux derrière. » La pénurie de vétérinaires est bel et bien une réalité Européenne. « Malgré les salaires plus élevés chez nos voisins français, suisses et luxembourgeois, la situation y est similaire. Le problème est donc généralisé et il est urgent d’agir ! »

Voilà pour quoi l’UPV a tenu à partager les résultats de l’enquête : « Nous devions les soumettre à nos ministres pour qu’ils puissent prendre acte de la détresse actuelle et construire avec nous, des solutions pour que l’avenir de la profession se profile de manière plus sereine ».

« Il est maintenant urgent de soutenir la profession car pour dépasser la gestion de l’urgence, il faut être proactif dans les défis de la santé et du bien-être animal à venir, les vétérinaires sont nécessaires, en nombre et en motivation. Or, d’ici 5 ans, si rien n’est mis en place pour soutenir la profession et encourager la jeune génération à renforcer les rangs, il y aura pénurie », explique l’UPV dans son communiqué.

Les ministres concernés s’engagent !

Les ministres invités ont directement apporté des réponses et promis quelques avancées.

La ministre Céline Tellier s’engage :

– à prolonger les subsides à la stérilisation des chats, et aux soins des animaux de personnes précarisées ;

– à maintenir et étendre les missions du vétérinaire communal en collaboration avec l’UBEA (unité du bien-être animal) ;

– à fonder un cadre pérenne pour les missions des Vétérinaires Urgentistes Secours et Catastrophes et à trouver des financements pour la formation dans ce domaine.

Quant au ministre Willy Borsus, il propose :

– d’initier un projet d’observatoire de la médecine vétérinaire qui, en médecine humaine, a débouché sur des aides à l’installation des jeunes médecins, entre autres mesures d’encouragement ;

– d’étendre l’aide dédiée aux associations, aux vétérinaires non ruraux ;

– de créer un guichet unique de simplification administrative pour les jeunes indépendants y compris les vétérinaires, afin de réduire les frais et les démarches administratives ;

– d’ouvrir la discussion sur le financement de la formation continue.

Le ministre David Clarinval promet :

– de digitaliser et simplifier les démarches administratives sanitaires ;

– de progresser dans la revalorisation des chargés de mission de l’Afsca ;

– de soutenir le régional dans le projet d’observatoire de la profession, et de soutenir la demande d’extension des aides à l’installation.

Si l’UPV salue ces initiatives politiques positives, d’autres décisions devront être prises, estime-t-elle. « La mission est de surfer sur cet élan et de s’assurer que des solutions concrètes vont rapidement voir le jour. »

La Une

Les meilleures glaces fermières de la province de Namur

Produit du terroir À l’occasion de sa journée portes ouvertes, l’École provinciale d’Agronomie et des Sciences de Ciney (Epasc) a organisé, le 29 mai dernier, son concours de la meilleure glace fermière au lait entier de vache. Un événement gourmand et professionnel, mettant à l’honneur la qualité et le savoir-faire des producteurs locaux.
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs