et agronomiques dues
aux sécheresses à répétition
être envisagées dans une vision à court et moyen terme.
Mais les plantes peuvent ne manifester aucun signe évident, mais elles peuvent subir un stress qui engendre des perturbations physiologiques. Nous ne verrons les effets que plus tard, lorsque l’eau sera à nouveau accessible aux plantes en suffisance. Ce peut être le cas de malformations en chou-fleur, d’induction de montée à graines chez les Astéracées, de formation de tubercules secondaires et risque de vitrosité en pomme de terre.
Les plantes peuvent manifester des signes de flétrissement. Celui-ci peut être visible aux heures les plus chaudes et sèches de la journée. Dans une situation plus grave, le flétrissement dure presque toute la journée. La croissance et le développement sont alors fortement marqués. Pour les plantes en fin de cycle de développement, les pertes sont irrécupérables. Pour les espèces capables de végéter encore plusieurs mois, la perte peut être récupérée partiellement mais jamais complètement.
Dans les cas plus graves, les plantes atteignent un tel état qu’elles meurent et se dessèchent. Pour le maraîcher, les pertes techniques et économiques sont évidentes. La culture est invendable. Les restes des plantes doivent être broyés sur place ou évacués en vue d’un compostage. Les approvisionnements des clients sont perturbés avec les risques de perte d’un marché.
Le constat amène aussi certains enseignements. La parcelle peut ne pas être impactée de partout de la même façon. Il n’existe pas de parcelle homogène. Il faut se poser la question de la raison d’une gravité plus grande en certaines zones. L’histoire de la parcelle peut nous donner quelques indications. Par exemple, la trace d’un ancien chemin empierré, d’un ancien muret, d’un ancien fossé peut se marquer de manière plus forte en période de sécheresse. Nous voyons aussi de manière très marquée des zones compactées où les mesures correctives n’ont pas été suffisantes. Les passages de lourds engins, les travaux de récolte en hiver lorsque le sol est peu porteur, le travail du sol non ressuyé : ce sont autant de causes d’un mauvais enracinement aujourd’hui.
Le stade de la plante
Les conséquences d’un manque d’eau seront différentes selon le stade de la culture au moment de cette période. Nous l’avons constaté de nouveau cette année, une même espèce maraîchère peut s’être très bien comportée après une plantation de mai et s’être très mal comportée lors des plantations suivantes.
Au niveau de la plante, la sécheresse est la conséquence de l’état hydrique du sol et de celui de l’air. Elle est la résultante d’un déficit de flux d’eau ascendant par rapport au flux d’eau perdue par les feuilles et les autres organes. La nuit, l’évaporation d’eau par les feuilles est faible alors que les racines continuent à faire remonter de l’eau dans la plante, celle-ci se réhydrate. La plante peut réagir à une situation de sécheresse, la rapidité de la réaction dépend de la situation.
En quelques minutes, les stomates peuvent se fermer et la plante évapotranspire alors beaucoup moins d’eau, elle se réhydrate grâce à l’eau absorbée par les racines. Ce mécanisme est mis en œuvre grâce à plusieurs facteurs mesurables dont le pH de la sève et la concentration en acide abscissique, elle-même produite par les tissus en dessèchement. Les aquaporines présentes dans les membranes cellulaires vont intervenir pour faire varier la perméabilité à l’eau de ces membranes.
En quelques heures, la concentration en potassium dans les vacuoles va augmenter jusqu’à un niveau régulé via les membranes cellulaires. Le rapport K/Na est essentiel pour une réaction appropriée, d’où l’importance de procéder régulièrement à des analyses de sol en vue d’agir sur la fertilisation.
Quand la sécheresse se prolonge, la surface des feuilles nouvellement produites diminue, c’est un facteur lié à la variété. Cette évolution est visible après quelques semaines.
Ces réactions intéressantes pour le maraîcher peuvent se mettre en place si les racines se développent normalement, c’est-à-dire si la structure du sol est impeccable, sans compaction ou défaut de drainage.
Les conséquences
La fermeture des stomates réduit l’importance des échanges gazeux et donc l’activité photosynthétique, même si elle n’est pas seule en jeu. Les différences entre espèces et entre variétés sont importantes, c’est d’ailleurs un des enjeux de la sélection variétale.
La transpiration signifie de l’évaporation d’eau et donc une diminution de la température. D’où, de nouveau, l’importance d’avoir un système racinaire bien développé pour absorber l’eau en suffisance.
En cas de déficit hydrique, la plante réduit la production de rameaux, cela peut être « intéressant » pour la tomate qu’il faudra moins élaguer, mais moins positif pour des cultures comme le pois ou le haricot dont la production chute rapidement.
Le déficit hydrique implique une moins bonne absorption des minéraux par la plante. L’azote est l’élément visiblement moins absorbé parce que les reliquats après culture sont faciles à déterminer. Mais la moins bonne absorption d’éléments moins solubles comme le calcium se constate par les signes de carences comme par exemple la nécrose apicale en tomates, en poivrons et piments.
Le déficit hydrique au moment de la floraison a des incidences directes et importantes sur la production de graines. L’exemple du maïs doux est évident cette année, avec des épis très peu dotés de grains. À ce déficit se sont ajoutées des températures moins propices à la fécondation.
Des fruits de plus petite taille en légumes fruits ou des craquelures de l’épiderme suite à des variations dans l’approvisionnement en eau, une aggravation des risques de nécrose apicale en tomates et autres Solanacées ou encore de mauvaises fécondations ont des conséquences pratiques. La modification du rapport sucres/acides se détecte au goût.
Des feuilles moins étendues en légumes feuilles et une sénescence plus rapide de ceux-ci sont d‘autres conséquences.
Ce que nous pouvons faire
Nous ne le répéterons jamais assez, la structure sol est la base indispensable pour réussir ses cultures. En années sèche comme cette année, les plantes peuvent développer leurs racines de manière nettement plus efficace dans un sol à la structure impeccable. Le drainage pour abaisser le niveau de la nappe au niveau de la parcelle si l’indice de drainage le requiert et la décompaction pour permettre de bons échanges gazeux entre le sol et l’atmosphère sont indispensables.
La fumure équilibrée pour permettre à la plante de disposer des éléments minéraux dans des proportions correctes dans la solution du sol permet un meilleur fonctionnement de tous les mécanismes régulateurs internes au végétal. Le potassium est un élément-clé pour l’économie d’eau par la plante. Il est important de maintenir de bonnes teneurs dans le sol, à vérifier par analyse.
Chaque fois que c’est envisageable, le paillage permet une économie très importante de l’eau du sol. Le paillage permet de réduire fortement l’évaporation d’eau par le sol, les réserves restent disponibles pour la culture.
Pour les terrains en pente, les mesures permettant de réduire l’écoulement des eaux en surface lors des précipitations à caractère orageux augmentent la quantité d’eau pouvant pénétrer dans le sol. Elles augmentent donc les réserves potentielles pour la culture quand arrivé une période sèche. Les bandes herbées parallèles aux courbes de niveau et les diguettes pour les cultures buttées sont deux exemples parmi d’autres.
Ce n’est que pas la suite que l’irrigation pourra être mise en œuvre pour compléter les actions du maraîcher pour produire mieux.











