la sécurité alimentaire

Comment arrive-t-on à de tels chiffres ? Outre les destructions directes, une guerre de ce type – même régionale – pourrait provoquer l’apparition de nuages de suie partout dans le monde, conduisant à un dérèglement du climat, marqué par une baisse des températures et de la lumière disponible dans les cultures, à l’échelle de la planète. Et les rendements en pâtiraient. Pour estimer le nombre de morts liés aux famines, les chercheurs ont donc simplement comparé le nombre de calories nécessaires à la survie d’un être humain, à celui disponible après la catastrophe.
Six scénarios de guerre nucléaire ont donc été étudiés, qui faisaient varier le nombre d’armes utilisées et leur puissance. Dans le moins pessimiste des scénarios (Inde contre Pakistan), 100 bombes nucléaires explosent, visant des centres urbains ; 4.400 bombes pour le pire, la guerre mondiale. Dans tous les scénarios, c’est l’ensemble de l’agriculture mondiale qui est touché, pas seulement certaines zones géographiques.
Les chercheurs ont ensuite cherché comment ces phénomènes (nuages de suie et dérèglements climatiques subséquents) affecteraient la productivité des principales cultures (maïs, riz, blé et soja). Dans le pire des scénarios, la température moyenne chuterait d’environ 15ºC en deux ans et les précipitations diminueraient de 68 % pendant les six premières années. Cela conduirait à une chute de 90 % de la quantité moyenne de calories alimentaires issues des seules cultures (-7 % pour le moins pire des scénarios).
En pleine tension entre la Russie et l’Otan, gageons que les résultats de ces travaux font partie des discussions.
