Pac : le Copa-Cogeca vent debout contre la commission
Dans la même ligne que le parlement et les ministres européens de l’Agriculture, le Copa-Cogeca a aussi critiqué les propositions de Pac post-2027 et de son budget en dévoilant les dix lignes rouges franchies par Bruxelles. Mettant également en avant un manque de consultation en amont, ses dirigeants souhaitent rencontrer Ursula von der Leyen dans l’espoir d’une autre voie.

Après un « été noir pour l’agriculture de l’UE », le Copa-Cogeca a présenté les dix lignes rouges franchies par la commission dans ses propositions de cadre financier pluriannuel 2028-2034 et de Pac post-2027 présentées le 16 juillet. « Personne n’est prêt à accepter l’inacceptable », a ainsi déclaré le président du Copa, Massimiliano Giansanti, qui estime que les textes « ne reconnaissent pas la valeur des activités agricoles » et qu’ils représentent une menace existentielle pour le secteur.
Sécurité alimentaire en péril
Concrètement, le Copa-Cogeca considère que les propositions sur la table mettent en danger la sécurité alimentaire de l’UE, actant ainsi le rejet des propositions tels que présentés. Pour ces organisations, l’architecture de la nouvelle Pac va à l’encontre des traités européens et démantèle son caractère commun. Au premier rang des contestations : la coupe budgétaire de 20 % de la Pac qui ramène le soutien agricole «
Il critique aussi la suppression de la structure à deux piliers alors que l’approche du « plan national unique » est considérée comme une augmentation de la charge administrative. Un constat également partagé par le think tank Farm Europe qui dénonce « le grand enfumage » de ces plans, notamment sur le plan budgétaire. Enfin, le plafonnement et la dégressivité sont, pour les deux organisations européennes, des outils trop rigides qui ne respectent pas la diversité des exploitations.
Changement de cap
Mais au-delà du fond des propositions, c’est aussi le manque de consultations en amont qui suscite le mécontentement du Copa-Cogeca, malgré sa participation au dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture ou au Conseil européen de l’agriculture et de l’alimentation (Ebaf). Partisan du maintien d’un dialogue, le principal lobby agricole de l’UE pousse donc une nouvelle fois pour rencontrer directement la présidente de la commission afin de « trouver une autre voie ». Mais il n’exclut pas non plus d’organiser, si nécessaire, des manifestations d’ici la fin de l’année, notamment au moment des sommets des chefs d’État et de gouvernement, pour se faire entendre.