
Réalisé en février et juillet, ledit baromètre repose sur une enquête réalisée auprès d’une pluralité d’acteurs de la fourche à la fourchette, mais aussi auprès de conseillers techniques, du Collège des producteurs et des centres pilotes. Tant les productions animales que végétales sont ciblées par l’enquête, dont les derniers résultats ont été dévoilés à l’occasion de la Foire de Libramont.
Davantage d’oléo-proétagineux et de « nouvelles » cultures
Pommes de terre : risques de surproduction
Concernant plus particulièrement les pommes de terre, les emblavements ont augmenté de 198 ha entre 2020 et 2021 (+28 %). 209 producteurs étaient recensés.
Les résultats livrent que la rentabilité devient de plus en plus aléatoire et difficile à atteindre. L’offre est supérieure à la demande et les consommateurs, cherchant les produits les moins chers, se détournent quelque peu du bio. Les agriculteurs et certains emballeurs estiment d’ailleurs que les prix pratiqués par la grande distribution sont trop élevés et influencent négativement les ventes de pommes de terre bio.
À cela s’ajoute la hausse des coûts de production, main-d’œuvre y compris, et la compétition des pays voisins.
Les maraîchers accusent le coup
Pour les maraîchers, le tableau n’est pas des plus favorables. Ceux-ci se sentent concurrencés par les productions locales non bio. Ils observent, en outre, un désintérêt des acheteurs pour la vente directe. Il en résulte une offre supérieure à la demande, selon les résultats de Biowallonie.
Les maraîchers bio témoignent de leur amertume face à la situation actuelle, malgré leurs efforts quotidiens, et évoquent des perspectives mitigées quant à l’avenir de la consommation bio. Si une réduction des surfaces cultivées est attendue, les risques de « déconversion » semblent minimes.
Des producteurs de légumes sceptiques
En ce qui concerne les légumes de plein champ, l’offre est supérieure à la demande sur le marché de frais. Les producteurs évoquent un marché « très difficile » sur lequel les invendus sont légion et se montrent sceptiques quant à l’avenir.
Certains envisagent sérieusement de retourner vers le conventionnel. Pour éviter cela, la présence d’acheteurs et transformateurs capables de brasser de gros volumes est plus que nécessaire.
Du côté des légumes destinés à l’agro-industrie, Biowallonie relève que l’offre est égale à la demande. Comme leurs collègues du marché du frais, les producteurs se montrent toutefois mitigés quand on les interroge sur l’avenir de la consommation bio. Les « déconversions » ne sont pas à l’ordre du jour mais il en résulte un ralentissement des conversions.
Pommes et poires : intérêt pour la vente directe
Enfin, l’offre et la demande s’équilibrent dans les filières pommes et poires, en circuit long. Néanmoins, quelques gros producteurs du nord du pays, notamment de poires, se sont récemment convertis au bio, ce qui laisse craindre une saturation de l’offre dans les prochaines années. Biowallonie y voit, au contraire, une opportunité d’accroître la part de poires bio belges en magasins.
