et application ultérieures des antigerminatifs
Préparer la ventilation ultérieure
Le déterrage est la mise en situation pour une ventilation ultérieure et donne aux pommes de terre la possibilité d’avoir une ventilation naturelle. « L’expérience du stockage nous a appris qu’un tas de pommes de terre avec une bonne convection naturelle était facile à gérer. Un tas qui ne possède pas de convection naturelle, il n’est pas certain qu’une ventilation artificielle puisse le gérer », expose Pierre Ver Eecke, de la Fiwap.
Un déterrage en 4 temps
Le déterrage peut se diviser en quatre catégories : « Quand on est dans l’action, on n’y pense pas forcément mais il y a quatre étapes qui sont véritablement à respecter et qui varient d’une année à l’autre, en fonction de la parcelle, des conditions climatiques, de la variété… »
La première est l’enlèvement de la fine terre non adhérente aux pommes de terre car elle provoque des zones de non-ventilation qui sont à l’origine des cônes de pourriture. Ces zones sont accentuées si le répartiteur reste sur place. « Cela peut paraître simple et évident, d’autant plus que le matériel a bien évolué et qu’il est rare de voir des déterreurs avec 4 rouleaux. On est plutôt sur 6 ou 8 rouleaux pour le premier module. Néanmoins, il est vraiment primordial que toute cette terre soit enlevée sinon, c’est elle qui posera problème lors du stockage, que ça soit pour les antigerminatifs ou la ventilation. De plus, il s’agit en général de la terre la plus propre, indemne de cailloux et de grosses mottes argileuses comme celle des postes suivants, qui retourne assez rapidement au champ ou peut être stockée à part ».
Les petites mottes qui finissent en terre fine
La seconde catégorie de terre à enlever correspond aux mottes de diamètre inférieur à 35mm car les petites mottes provoquent des passages préférentiels de l’air au travers du tas et donc des zones trop peu ventilées. « C’est un point qu’on néglige assez vite. On se dit qu’il ne s’agit que de quelques petites mottes qu’on peut tolérer mais ce n’est pas tellement leur quantité mais bien leur structure qui va tout changer. Il est indispensable de contrôler régulièrement le répartiteur et le tas afin de s’assurer que ces mottes n’éclatent pas. Si c’est le cas, ça a exactement le même effet que la terre fine. Il faut avoir conscience que l’impact dans le bâtiment d’une ou deux bennes sales est bien plus important que le volume rentré ».
Sécher rapidement les pommes de terre crottées
La troisième partie consistera en l’enlèvement de la terre adhérente aux pommes de terre. Cela permettra de diminuer le temps de séchage des pommes de terre, plus vite elles seront sèches plus vite elles seront mises en dormance. En effet, une pomme de terre humide aura toujours envie de germer. « Par contre, cette terre n’est pas particulièrement gênante pour l’action des antigerminatifs. Même avec une couche de terre de 1 ou 2 mm, c’est sur le germe qui démarre que le produit agira. Ça ne limitera pas son efficacité ».
Pour sécher efficacement ces pommes de terre quand elles arrivent au hangar, il est conseillé de placer des ventilateurs au sol afin de faire blanchir le front de tas : « C’est quelque chose qu’on ne faisait pas lorsqu’on utilisait la poudre CIPC, de manière assez compréhensible. Aujourd’hui, c’est envisageable, même si on est d’accord qu’au niveau bruit et courants d’air, cela reste agaçant pour la personne en charge du stockage. Si on veut un stockage de qualité, c’est quand la benne arrive qu’elle doit blanchir. Après l’humidité n’aura d’autre choix que de s’échapper via le haut du tas et il sera plus compliqué de l’avoir sec. En procédant au cours de stockage, on peut gagner une semaine et ne pas rater l’application du premier antigerminantif qui peut conditionner toute une saison ».
Éliminer au maximum les sources d’humidité
Enfin l’enlèvement des mottes de diamètre supérieur à 35mm se fait de manière manuelle ou électronique. « C’est dans ces mottes qu’il y a le plus d’eau. Moins il y a de mottes, moins il y a de litres d’eau à extraire et les pommes de terre resteront sèches plus longtemps après l’arrêt de la ventilation ».
La ventilation pour chasser l’humidité
La ventilation permettra ensuite d’éliminer l’humidité de respiration (+/- 1 % par mois) qui varie en fonction de la variété.
Le dimensionnement et la position des tunnels
Outre leur dimensionnement, le positionnement des tunnels aura aussi un impact sur l’homogénéité de la ventilation. « Idéalement, il faut toujours avoir une hauteur de tas qui correspond à la distance entre centres de tunnels sinon l’air n’ira pas assez en largeur dans le tas de pommes de terre et donc il y aura des zones de sous ventilation, le long des murs et entre les gaines. « On pourra encore ventiler plus mais lors des deux heures de gazage ça posera problème. Encore une fois, les antigerminatifs sont sensibles à leur répartition lors du gazage, si elle est hétérogène ça peut mener à un échec ».
