pour les producteurs belges

Prix du lait en hausse, nombre de fournisseurs en baisse
M. Debergh s’est tout d’abord penché sur le prix du lait, lequel a augmenté de 47 % en 2022, s’affichant à 54,8 € pour 100 litres contre 37,3€ en 2021 (il s’établit à 49,2 € entre janvier et avril 2023), entraînant une augmentation de l’ordre de 30 % du chiffre d’affaires de l’industrie laitière, alors même que le volume de lait transformé a diminué de 1 %.
En Belgique, les livraisons de lait se sont élevées à 4,320 milliards de litres en 2022, en hausse de 3,3 % par rapport à l’année précédente. Une augmentation bien plus marquée en Flandre qu’en Wallonie qui compte 11 % de vaches bio contre seulement 1 % au nord du pays. Le volume de lait bio livré en 2022 a augmenté, quant à lui, de 7 %.
Comme chaque année, le nombre de fournisseurs de lait s’érode dans notre pays qui enregistre une baisse 3,8 % par rapport à 2021. Fin 2022, la Belgique comptait 6.092 fournisseurs de lait actifs, dont environ 60 % en Flandre et 40 % en Wallonie. Si ce ratio est resté constant pendant des années le recul s’avère désormais plus marqué en Wallonie (moins 3,6 %) qu’en Flandre (moins 3,4 %).
À noter que notre pays comptait 544.000 vaches laitières en 2022. A titre de comparaison, il y en avait… 994.000 en 1984 !
Transformation et consommation de lait
La transformation du lait par l’industrie laitière en Belgique a fortement augmenté ces dernières années et s’élevait en 2018 à près de 5 milliards de litres de lait. Avant de toutefois diminuer.
En 2022, les livraisons belges ont quelque peu augmenté, mais la balance commerciale pour le lait cru a diminué. La balance commerciale pour le lait en vrac diminue en raison du recul des importations tandis que les exportations augmentent.
Il en résulte une diminution de la transformation du lait en Belgique d’environ 45 millions de litres. Depuis 2006, l’offre de lait a augmenté de 48 %, soit près de 1,4 milliard de litres, tandis que les volumes de lait transformés dans notre pays ont progressé de 1,6 milliard de litres.
Cela représente une augmentation de 53 %. L’augmentation substantielle de la transformation au cours des dernières années a permis à l’industrie laitière de mettre en place et de maintenir une unité de transformation performante et d’une échelle suffisante. Cela profite à l’emploi, aux exportations et à la balance commerciale.
Mais qu’en est-il de la consommation ? On le sait, le covid a eu un effet positif majeur sur la consommation domestique de produits laitiers en 2021. Les Belges ont consommé moins de produits laitiers en 2022, nous apprend la CBL. Ce sont les ventes de beurre (qui enregistrent une chute de 10 %), de crème (moins 9 %) et, dans une moindre mesure, de yaourt et de fromage qui en ont fait les frais. Une tendance que la CBL attribue à une envolée de prix en 2022.
Les produits laitiers belges s’exportent bien et loin
L’industrie laitière a le vent en poupe
Production européenne de lait en baisse
En 2021, Le nombre de producteurs laitiers a reculé dans tous les Etats-membres, celui des exploitations laitières a diminué de plus de 7 %.
Les livraisons de lait dans l’UE ont diminué pour la deuxième année consécutive. Un recul qui s’explique, selon la CBL, par une baisse du cheptel laitier, une forte hausse des coûts, des prix élevés pour les vaches de réforme et un renforcement des normes de durabilité, climatiques et environnementales. Et ce, en dépit du haut niveau des prix du lait.
En 2022, ce sont l’Autriche, la Belgique et la Pologne qui affichent la plus grande hausse en termes de livraison de lait. En chiffres absolus, elles ont augmenté de 298 millions de litres en Pologne, de 158 millions aux Pays-Bas et de 116 millions en Belgique.
La CBL s’attend néanmoins à ce qu’un peu moins de lait (de l’ordre de 0,2 %) soit livré en 2023 dans l’UE, principalement au second semestre de l’année.
En 2021, les exportations vers les pays tiers ont diminué pour la plupart des produits laitiers. Ce phénomène s’est reproduit en 2022, cette fois pour tous les produits laitiers.
Seules les exportations d’aliments pour nourrissons augmentent. La poudre de lait entier affiche le recul le plus important, avec une baisse des exportations de pas moins de 20 %. Ceci s’explique essentiellement par la demande réduite de la Chine, analyse la CBL.
Un avenir plutôt souriant
En 2023, la croissance de la production laitière mondiale devrait encore se ralentir quelque peu par rapport à 2022.
La CBL l’explique par les conditions météorologiques défavorables, une hausse des prix des aliments du bétail, les coûts élevés du renforcement de la durabilité de la production laitière et les strictes restrictions environnementales.
Pour l’UE, les pronostics font état d’un léger recul en volume (surtout au second semestre de l’année), mais on attend une hausse des teneurs en matière grasse et en protéine. Les matières de base pour l’industrie transformatrice pourraient donc rester stables.
Les États-Unis devraient afficher une croissance plus faible de 1 % seulement, voire moins. Une légère baisse est attendue en Nouvelle-Zélande et les pronostics font état d’un recul de 5 % en Australie tandis que la CBL voit du potentiel pour une hausse de production chez les exportateurs laitiers d’Amérique du sud, tout comme en Inde et en Chine.
Et chez nous ? Sur base des pronostics de marché pour les prochaines années, les perspectives économiques pour les exploitations laitières belges sont positives, a annoncé la CBL.
Avec un taux d’auto-approvisionnement pour les produits laitiers d’à peine 115 % en Europe et de 113 % dans notre pays, il subsiste de la marge pour un développement ultérieur.
