une profession en péril

Pas de temps à perdre pour ces professionnels
Un autre frein identifié est l’insécurité du métier. Et oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, si vous désirez faire appel à un débardeur pour un chantier, vous risquez d’avoir pas mal de difficultés pour en trouver un qui accepte de vous répondre positivement. En effet, la majorité des débardeurs préférera rester sur son chantier plutôt que de prendre le risque
Peu mobilisables, les débardeurs sont aussi pressés par le temps. Pas facile pour eux de trouver un créneau horaire pour former les générations futures. « Il n’y a pas d’accès à la profession, pas de formation spécifique. Le seul moyen d’apprendre le métier est d’aller se former auprès d’un autre débardeur. Mais ces derniers n’ont ni le temps, ni l’envie de prendre un jeune sous leurs ailes, qui, de plus, n’a aucun statut officiel », poursuit le président de l’asbl Meneurs.
Enfin, si ce métier est aujourd’hui en danger, d’autres facteurs sont également à prendre en compte. Parmi ceux-ci, citons notamment le nombre d’élevages de chevaux aptes au débardage en chute libre ou encore la pénurie de professions spécifiques liées à cette activité, telles que bourrelier.
Quelles solutions pour sauver le débardage ?
Outre une augmentation salariale, d’autres pistes existent pour sauver ce métier. Tout d’abord, force est de constater que les aides publiques déployées lors des différentes législatures n’ont pas porté leurs fruits… Dès lors, l’équipe des asbl Canopea et Meneurs plaident pour le déploiement d’aides directes pour les débardeurs, ainsi que pour la création ou l’amélioration d’outils législatifs imposant ou favorisant le débardage au cheval en forêt publique et en forêt privée.
Ils souhaiteraient également créer un pôle d’accompagnement propre à la profession. Une cellule dont les rôles seraient, par exemple, de proposer des soutiens financiers et administratifs, des formations ou encore de mettre en place des achats groupés pour du matériel spécifique. Il s’agirait aussi d’une interface entre les différents acteurs sylvicoles. Le président de l’asbl Meneurs ajoute : « La conduite au cordon est une technique très spécifique de notre région. Nous souhaiterions donc pouvoir l’inscrire au patrimoine immatériel de l’Unesco ». Enfin, un meilleur accompagnement des nouveaux débardeurs est également un point essentiel pour permettre à cette profession de perdurer. « Il faudra soutenir l’insertion de nouveaux candidats, mais dans des conditions sociales et financières justes ».
En tout cas, une chose est sûre : « Si on ne commence pas maintenant à mettre des choses en place, c’est foutu : ce métier va disparaître », alerte Gaëtan Pyckhout.
