maraîchage diversifié

Des analyses pour bien connaître son sol
Les analyses de sol peuvent être réalisées dans les laboratoires du réseau Requasud. Elles permettent de situer le pH, le niveau de richesse en éléments minéraux, la teneur en matières organiques du sol. Il est important de prélever un échantillon par zone apparemment homogène de la parcelle maraîchère. Il paraît évident que si ce dernier est prélevé après une culture de chicorées frisées, il sera distinct de celui après des choux pommés, par exemple. Le laboratoire peut nous indiquer le nombre de prises nécessaires pour chaque lot, ce sera généralement au-delà de 30 prélèvements.
Ensuite, il faudra interpréter ces résultats. Par rapport aux grandes cultures, cette opération demande un soin particulier. D’une part les logiciels d’aide à la décision utilisés par les laboratoires ne sont pas nécessairement adaptés à la culture spéciale que vous avez pu développer dans votre ferme maraîchère. D’autre part, le niveau de la fertilisation conseillée est une chose, mais la façon de l’appliquer en est une autre. Il ne faut donc pas hésiter à consulter les agronomes des laboratoires pour obtenir des conseils personnalisés.
Pour les petites exploitations agricoles dotées de multiples parcelles, le coût des analyses est un facteur à considérer. Il peut être plus avantageux de regrouper les parcelles à analyser ou, de manière plus optimale, de sélectionner certaines comme modèles à suivre.
Une durée et une saison d’occupation différentes
Bon nombre de cultures maraîchères occupent le sol lors d’une courte période de végétation. Les radis ne resteront en place que quelques semaines par exemple. Les chicorées frisées ou scaroles, les laitues n’occuperont la parcelle qu’un tiers de la période de culture. De plus, plusieurs cultures successives sont possibles sur le même sol lors de la même année. Les apports fertilisants peuvent donc assez facilement être répétés et ajustés durant la saison de culture, en tenant compte des possibilités de minéralisation des matières organiques lorsque le sol est bien réchauffé (plus de 12ºC) et bien humidifié (précipitations, irrigation, paillage). Une même culture, comme le radis par exemple, peut recevoir une fertilisation légère au début et en fin d’année, et ne pas en avoir besoin lorsque la minéralisation est intense, de mi-mai à septembre.
Ainsi, pour chaque culture, les fiches de conseils indiquent les besoins généraux, mais la fertilisation elle-même doit être interprétée au cas par cas.
Lorsque les disponibilités le permettent, une fumure organique à base d’engrais de ferme permet de répondre à une large part des besoins des cultures, en conventionnel et en bio.
La profondeur de l’enracinement
De nombreuses cultures maraîchères développent un enracinement peu profond. C’est notamment le cas de la carotte ou du haricot qui explorent efficacement quelques 60 ou 30 cm de profondeur de sol. C’est la même situation pour des plantes à enracinement pivotant mais dont le pivot est brisé lors de la transplantation de la pépinière au champ, comme les laitues.
Nous retrouvons des cultures pour lesquelles nous tenons compte d’une profondeur explorée efficacement d’une trentaine de cm : céleri, échalote, laitue, oignon et radis. Pour d’autres, c’est près de 60 cm : choux-fleur et brocoli, choux pommés, courgette. En revanche, le panais ou les courges explorent le sol plus en profondeur : nous retenons les disponibilités sur 90 cm pour l’interprétation des analyses d’azote dans le profil.
Des exportations minérales plus faibles qu’en grandes cultures
Les exportations minérales sont globalement plus faibles que celles que constatées pour les grandes cultures occupant le sol de nombreux mois. Une culture de poireaux d’automne, par exemple, dont la récolte de 60 t par hectare dose jusque 12 % de matière sèche et exporte 7 t de matière sèche. En comparaison avec une céréale (grain et paille), une betterave ou un maïs, c’est peu. En termes de quantité de minéraux exportés, ce sera l’ordre de 180 kg d’azote, dont une part importante provient de la minéralisation des matières organiques du sol, de l’ordre de 60 kg de P2O5, de 240 kg de K2O, de 24 kg de MgO et de 25 à 30 kg de soufre. En comparaison avec des grandes cultures, nous sommes bien dans des exportations relativement peu élevées, même pour le cas d’une culture maraîchère à forte production.
Nous devons en tenir compte dans les estimations de fumure, et certainement pas surestimer les besoins totaux.
Les exportations d’éléments minéraux par les cultures maraîchères ne sont pas donc très élevées. Les rendements en produit commercialisable peuvent être hauts, mais les exportations ramenées en tonnes de matières sèches par hectares ne sont pas importantes. Les choux pommés sont parmi les plus grands exportateurs de matières sèches et de minéraux en plein air. Sous serre tunnel, la tomate exporte également un tonnage élevé de matières sèches et de fertilisants. Les laitues, les ails, les échalotes, les carottes, exportent, elles, peu.
Le cas particulier des cultures sous abris
D’autres éléments à prendre en compte
