
Viandes, poudre de lait, fromages…
Au niveau agricole, ce texte controversé prévoit notamment l’ouverture par l’UE de contingents tarifaires d’importation de 38.000 t de viande ovine à droit nul, de 10.000 t de viande bovine avec un droit de 7,5 %, de 15.000 t de poudres de lait avec un droit de 20 %, ou encore de 25.000 t de fromage à droit nul.
En outre, l’accord protège 2.000 vins et spiritueux de l’UE ainsi que 163 produits indications géographiques alors quelque 23 indications viticoles néo-zélandaises seront également protégées dans l’UE.
Enfin, il offre la possibilité de sanctionner en dernier recours le non-respect des engagements en matière de développement durable, une nouveauté dans un accord commercial de l’UE saluée par certains groupes politiques du parlement européen au moment du vote.
L’aboutissement d’un processus entamé en 2018
Les négociations en vue d’un accord commercial entre l’UE et la Nouvelle-Zélande ont débuté en juin 2018 et ont duré plus de quatre ans, jusqu’à leur conclusion par un accord au niveau politique annoncé le 30 juin 2022 en grande pompe par Jancinda Ardern (Première ministre néo-zélandaise de l’époque) et la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen.
Celui-ci a ensuite été signé par les parties le 9 juillet avant une ratification de l’accord par le parlement européen en novembre 2023. De son côté, la Nouvelle-Zélande a achevé sa procédure de ratification le 25 mars ouvrant la voie pour une entrée en vigueur au 1er mai.
Les craintes du secteur de l’élevage
Cette entrée en vigueur a été saluée par les officiels des deux parties. La commission s’est félicité que « cet accord commercial de pointe avec la Nouvelle-Zélande » soit devenu à présent une réalité, ajoutant que celui-ci « apportera des avantages réels à nos travailleurs, à nos entreprises, à nos agriculteurs et à l’environnement ».
Du côté néo-zélandais, le ministre de l’Agriculture et du Commerce a vanté accord qui permettra « 100 millions de dollars d’économies immédiates sur les droits de douane pour les exportateurs kiwis dès aujourd’hui ! ».
Ces déclarations ne devraient pas réussir à rassurer les organisations agricoles de l’UE, notamment dans le secteur de l’élevage. Au moment de la conclusion de l’accord, le Copa-Cogeca avait critiqué l’accumulation de concessions tarifaires accordées par l’UE, notamment pour la viande ovine, venant s’ajouter à l’accès au marché déterminé par les contingents tarifaires de l’OMC.
