Une nouvelle étable en construction pour les vaches laitières

Les pelleteuses sont à pied d’œuvre, sur le site Vissac, rue de Liroux à Gembloux. Si actuellement, l’endroit est en chantier, dans quelques mois, 18 si le timing est respecté, ce sera ici que sera construite la nouvelle étable du Cra-w. Un bâtiment destiné à accueillir deux troupeaux de 36 vaches en production. L’endroit se veut modulable, polyvalent, mais aussi réutilisable si dans plusieurs années le centre souhaite l’utiliser à d’autres fins. En outre, ce dernier sera autonome en eau, avec une production photovoltaïque autosuffisante. La ventilation et l’éclairage naturels ont été également pensés pour être optimisés.

Et ce n’est pas tout… « La volonté est que cette étable puisse rester un modèle reproductible. Nous souhaitons y réaliser des analyses dans des conditions semblables à celles des agriculteurs. Elle est donc simple, économique et utilise des matériaux et des techniques de construction habituels en Wallonie pour rester dans les mêmes conditions et impératifs que ceux du secteur », explique Anthony Seutin, architecte en charge des différents sites du Cra-w, soit pas moins de trois implantations, composées de 12 sites avec une centaine de bâtiments.

Des équipements spécifiques pour mener des études scientifiques

Si elle est pensée comme étant représentative du secteur, avec des endroits dits « classiques », comme le tank à lait, les aires d’exercices…, il s’agira d’une étable pas tout à fait comme les autres puisqu’elle sera dotée d’équipements scientifiques de pointe. L’objectif ? Qu’elle puisse accueillir au mieux ces animaux et les travailleurs, tout en permettant de collecter de nouvelles données scientifiques de référence dans les domaines zootechniques, économiques ou encore environnementaux.

Au total, cette construction sera équipée de cinq silos fourragers. « Le but n’est pas de stocker beaucoup de nourriture, mais plutôt d’en avoir différents types afin de les tester sur le bétail », continue l’architecte. Au niveau de l’alimentation, justement, une cuisine permettra de composer les rations. La nourriture, distribuée automatiquement grâce à un robot, sera déposée au sol, ou dans les auges individuelles. En effet, afin de pouvoir effectuer des recherches, les animaux recevront tel ou tel type de nourriture. L’eau, aussi, sera mise dans des auges avec des pesons afin d’être en mesure de quantifier le volume ingéré par chaque animal.

Autre spécificité ? Outre le réseau de caméras pour pouvoir étudier les bovins, il y aura un équipement pour mesurer les émissions de méthane. Quatre GreenFeed sont donc prévus dans le projet.

Par ailleurs, la salle de traite, placée au centre de l’installation, est composée de 2 fois 8 places, avec une traite par l’arrière. Et si l’équipe n’a pas opté pour le choix d’un robot, c’est dans l’objectif de pouvoir continuer à comparer les nouvelles et les anciennes recherches, basées sur deux traites quotidiennes. Toujours au niveau des spécificités du lieu, en dessous de la salle, se trouvera un subway afin que les scientifiques puissent y prélever des échantillons dans les meilleures conditions possibles. Toujours afin de procéder à des analyses, une zone à lisier est prévue pour chaque troupeau.

Un bâtiment au service du Cra-w, mais pas seulement…

Outre les parties consacrées aux animaux, d’autres pièces composeront également ce lieu, comme une salle de classe, un laboratoire, une salle de conférences… « L’objectif est aussi d’accueillir des écoles, des universités », ajoute-t-il. En effet, avec ce nouveau bâtiment, l’équipe du Cra-w espère poursuivre et mener de nouvelles recherches, tout en mettant en place des collaborations avec d’autres scientifiques belges et internationaux, ainsi qu’avec les différents acteurs du secteur.

Déborah Toussaint