Au sol, dans les champs de céréales
Les busards sont des oiseaux migrateurs qui passent l’hiver en Afrique et reviennent en Europe au printemps. Ils cherchent alors un lieu pour établir leur nid.
Le busard Saint-Martin et le busard cendré nichent au sol, historiquement dans des prairies humides ou autres végétations herbacées hautes en plaine agricole. Leurs milieux de nidification historiques se raréfiant, les busards ont trouvé dans les cultures de céréales une belle alternative à leur habitat naturel.
Occasionnellement, on peut observer des busards Saint-Martin en hiver chez nous. Certains d’entre eux seulement s’en vont passer l’hiver en Afrique, mais d’autres restent en Europe, ou migrent juste de quelques centaines de kilomètres vers le sud pour l’hiver.
Des alliés des cultures
Une fois le nid installé, généralement en mai, les œufs sont pondus et mettront une trentaine de jours à éclore. Trente jours supplémentaires sont nécessaires pour permettre au jeune poussin de quitter le nid.
Pendant cette période, les adultes chassent énormément et ramènent de nombreuses proies à leur progéniture. Une famille de busards cendrés avec trois jeunes au nid attrape ainsi en moyenne 25 proies par jour, soit l’équivalent de 1.000 proies en un été. Un busard peut parcourir jusqu’à 10 km pour chasser et couvrir ainsi un territoire de 1.700 ha.
Les proies des busards varient et dépendent surtout de la quantité de petits animaux disponibles dans la plaine. En moyenne, 75 % de leur régime alimentaire est constitué de micromammifères (campagnols…). Les 25 % restants sont surtout des petits passereaux (bruants, pipits, bergeronnettes…), de gros insectes comme les sauterelles, quelques reptiles et amphibiens et, très anecdotiquement, des oiseaux un peu plus gros.
Une première étape : ne pas moissonner les nids !
L’opération « SOS busards »
La détection des nids est très difficile, car les busards savent se montrer discrets. Les agriculteurs, qui connaissent par cœur leurs terres et qui sont souvent sur le terrain, sont des alliés incontournables pour trouver les busards nicheurs.
Vous pouvez obtenir un autocollant reprenant le numéro à appeler en cas d’observation de nichée de busards en contactant Natagriwal au 0493/93.44.60. Apposez-le sur le pare-brise de votre moissonneuse ou de votre tracteur si vous souhaitez participer à la protection des busards !
Des Maec pour compléter les aménagements
La protection des nids est un premier pas pour préserver ces acrobates du ciel, mais ce n’est pas suffisant. Beaucoup de jeunes n’arrivent finalement pas à s’envoler pour l’Afrique en fin de saison, vraisemblablement par manque de nourriture. L’adoption de Méthodes agro-environnementales et climatiques (Maec) est un excellent moyen d’augmenter la capacité d’accueil de nos plaines de cultures pour ces redoutables prédateurs de rongeurs. Ces Maec donnent droit à des indemnités compensatoires allant jusqu’à 2.000 €/ha.
Les Maec particulièrement favorables aux busards sont les tournières enherbées (MB5) et les parcelles aménagées (MC7). Si un agriculteur possède déjà des parcelles aménagées et désire faire un pas en plus pour protéger les busards, il est possible de les élargir ou de les adapter.
Pour plus de détails sur les différentes méthodes et leur mise en place, les conseillers Natagriwal sont disponibles (accès par commune via le site web www.natagriwal.be).
En Wallonie, en Belgique, et même en Europe, les busards sont des espèces protégées. La Wallonie et la Flandre se sont unies pour les protéger à travers un projet cofinancé par l’Europe : le projet Life Belgium for Biodiversity (www.lifeb4b.be). En Région wallonne, ce projet est piloté par le Service public de Wallonie, en collaboration avec Natagora et Natagriwal.
