

Par contre, si l’agriculteur a encore de l’espace de stockage disponible, il est préférable de ne pas se presser. Et ce, dans le but de protéger la ressource en eau. Les conseillers de Protect’eau préconisent d’attendre la reprise de la végétation sur la parcelle. Les engrais de ferme sont riches en azote, dont une bonne partie est présente sous forme minérale. L’azote est donc rapidement disponible pour la plante.
Sous conditions jusqu’au 1er février
Les agriculteurs peuvent épandre, mais sous conditions (figure 1). L’apport doit être, au maximum, de 80 kg d’azote organique par hectare, et ce jusqu’au 1er février. D’un point de vue agronomique, les besoins de la prairie avant une première exploitation et l’état de la végétation durant la deuxième quinzaine de janvier ne justifient pas un apport plus important à cette période de l’année. Cette restriction octroie une marge de sécurité supplémentaire pour la ressource en eau.
D’autres conditions générales pour l’épandage
L’épandage est régi par plusieurs règles que les agriculteurs doivent respecter (figure 2). Le Pgda, Programme de gestion durable de l’azote, fixe des consignes de manière à protéger la ressource en eau d’une potentielle contamination. Si l’épandage ne peut être effectué à moins de 6 mètres d’une eau de surface ou en zone d’aléa d’inondation, les conditions météorologiques restent toutefois maîtresses du jeu. Il est interdit d’épandre des fertilisants organiques rapides sur sol gelé. Un sol est considéré comme tel si la température mesurée à la surface est négative durant au moins 24 heures, sans discontinuer. L’interdiction d’épandre est alors applicable à la parcelle. Par contre, pour les sols enneigés, soit recouverts d’un voile blanc neigeux, la restriction porte uniquement sur la partie de la parcelle concernée. Seul l’épandage de fertilisants organiques lents hors zone vulnérable est autorisé sur sol gelé.
Et concrètement, comment gérer les périodes de gel ?
Pour illustrer la théorie développée ici, voici un exemple concret (figure 3). Au jour 2, le sol est gelé pour une durée inférieure à 24 h. L’agriculteur peut donc épandre. Au jour 4, le sol est gelé depuis une période plus longue, ce qui rend l’épandage interdit après ce délai de 24h. Le sol dégèle en fin de jour 4, mais les températures rechutent en jour 5 pour une période de 48 h. L’agriculteur ne pourra donc à nouveau plus épandre durant le jour 6.
