d’origine animale.

L’année passée était également particulièrement humide. Les stocks fourragers devraient être suffisants dans la plupart des élevages mais avec des qualités peut-être pas toujours au top. En effet, le foin en particulier fut parmi les fourrages les plus difficiles à réussir en 2024.
Le prix des engrais
Les défis auxquels l’Europe est confrontée sont nombreux, ce qui n’est pas sans conséquences sur les prix de certains engrais minéraux et se traduit par des fluctuations plus ou moins importantes au cours des derniers mois.
En ce début d’année 2025, comparé à l’an passé, le prix de l’unité d’azote augmente de 7 cents pour le nitrate d’ammoniaque et d’environ 30 cents pour l’urée. Tenant compte des paroles récentes de Donald Trump, ses décisions politiques pourraient se traduire par des prix bas pour les énergies fossiles, facteur influençant directement les coûts de production d’azote chimique. Il reste pourtant difficile de pouvoir prédire l’évolution du marché sur le long terme.
Le phosphore, diminue quant à lui de 12 cents pour le phosphate naturel, alors que le prix du TSP est légèrement plus élevé qu’en janvier 2024.
Après une récente période de hausse et un pic de 1,38 pour l’unité de K2O en 2023, on observe pour la deuxième année consécutive une baisse de prix pour le potassium (référence KCl 60), qui atteint 73 cents l’unité de K2O.
Valeur des engrais de ferme
Comme tous les ans, deux tableaux présentent la fertilisation des prairies permanentes et des cultures.
Dans le cas des prairies permanentes (tableau 1), l’usage du phosphate naturel est recommandé comme engrais de fond agissant pendant plusieurs années. Il a un effet chaulant (équivalent base + 25) et le phosphore est solubilisé en condition acide. Ceci se justifie lorsque les prairies permanentes sont acides avec un pH KCl inférieur à 5,5.
La valeur de l’azote des engrais de ferme est indiquée, en tenant compte de coefficients d’efficacité comparé au nitrate d’ammoniaque.
Pour les engrais organiques à action rapide, donc les lisiers, ce coefficient d’efficacité peut varier selon les scénarios d’épandage : il diminue lorsque le lisier perd de l’ammoniaque (volatilisation) et il peut augmenter, si cette fraction d’azote ammoniacal est préservée au moment de l’épandage (épandage lors de conditions météo froides, pluvieuses, éventuellement avec technique adaptée).
Il faut des températures positives (> 5°C) pour que les microorganismes du sol puissent transformer l’azote organique et ammoniacal des engrais de ferme en nitrate. En fonction de la température du sol, cela peut durer plusieurs semaines (températures basses, proches de 5°C) à quelques jours (températures > 15 ºC). Les graminées bien installées sont pourtant déjà capables de prélever l’azote à des températures plus basses, que celles nécessaires pour initier les processus d’ammonification et nitrification.
Le deuxième tableau (2) concerne les cultures et les prairies temporaires qui sont généralement installées en rotation sur des sols dont le pH est proche de la neutralité. Les apports de phosphore soluble, sous forme de triple super phosphate (TSP), agissant rapidement, sont recommandés dans ces conditions.
Les échanges d’engrais et paille/fumier
Les échanges d’engrais de ferme entre deux exploitations, ainsi que les échanges paille/fumier permettront éventuellement de se rapprocher davantage d’une autonomie fertilisante au sein d’une exploitation et de pouvoir limiter ses achats d’intrants. L’asbl Protect’eau, ainsi que les conseillers d’Agra Ost sont à la disposition des agriculteurs s’ils ont besoin d’aide dans les démarches d’échanges d’engrais de ferme. Il est important de rester attentifs à bien respecter les différentes législations (MAEC, PAC, bio, liaison au sol, PGDA…) qui concernent son exploitation lorsqu’on importe des engrais de ferme d’une autre exploitation.
La structure française Arvalis met à disposition un logiciel pour aider les exploitants dans le calcul des équivalences, lorsqu’ils réalisent des échanges paille/fumier entre collègues, disponible sur www.paille-fumier.arvalis-infos.fr.
Carbone et humus
Un autre atout important des engrais de ferme consiste en leur apport en carbone. Une partie de ce carbone est source d’humus pour les sols. Cet humus a une valeur réelle d’autant plus importante que la teneur des sols est pauvre en carbone.
Si la prairie permanente est un puits de carbone, les terres de cultures, labourées et travaillées chaque année avec peu ou pas d’apport de matières organiques, risquent de s’appauvrir. La fertilisation avec des engrais de ferme a donc un double effet bénéfique dans les sols cultivés : l’apport de carbone au-delà de leur apport en nutriments.
Agra Ost