Calibre et PSE demeurent confortables

Au total, 35 parcelles ont été échantillonnées du 11 au 13 août, en Wallonie et en Flandre. Elles ont été plantées entre le 26 mars et le 8 mai, dont 2 parcelles en mars, 31 en avril et 2 en mai. La date moyenne de plantation s’établit au 12 avril.

Une croissance en phase descendante

Au 12 août, après déjà 121 jours de croissance en moyenne, Fontane affichait un rendement moyen (tous calibres) de 44,3 t/ha, variant de 28 à 66 t/ha, avec 83 % de 50 mm+ (soit 37 t/ha). Rendement moyen et calibre sont à présent similaires entre Flandre et Wallonie (tableau 1).

Entre les semaines du 29 juillet et du 12 août, le rendement en 35 mm+ a progressé de 390 kg/ha.jour, et ce malgré un taux de sénescence du feuillage encore faible (estimé à 20 à 25 %, le 12 août).

La moyenne belge pluriannuelle (5 ans) est de +/- 490 kg/ha.jour entre les 2 prélèvements réalisés début août, avec en moyenne 107 jours de culture lors du second prélèvement.

Les cultures actuelles sont 2 semaines plus vieilles et leur croissance est en phase descendante. La canicule de la semaine passée et la sécheresse perdurant cette semaine devraient « assommer » certaines parcelles et freiner la progression du rendement. Mais on s’attend néanmoins à ce que plusieurs tonnes viennent encore se rajouter, surtout si des pluies importantes devaient survenir avant la fin des défanages effectifs.

Sur base du nombre de jours de croissance, le rendement moyen en 35 mm+ suit la tendance pluriannuelle. Il reste largement inférieur à 2023 (plus de 5 tonnes de différence) et est similaire à l’an dernier.

Sur base de la date, les cultures actuelles sont largement en avance sur toutes les années récentes, avec près de 5 t/ha de mieux que 2021 (qui a terminé à plus de 50 t/ha). Rien de comparable non plus avec l’an dernier où à cette date Fontane avait 5 semaines de culture en moins et affichait un rendement de moins de 25 t/ha. L’avance actuelle par rapport à la moyenne pluriannuelle est de l’ordre de 10 t/ha. Se maintiendra-t-elle jusqu’en fin de croissance ? La météo des tout prochains jours sera déterminante.

Les 5 parcelles « irriguées » (4 parcelles en Flandre et 1 parcelle en Wallonie ont reçu de 1 à 3 tours d’eau principalement pour « sauver » le feuillage) montrent un rendement moyen de 47 t/ha, soit 3 à 4 t/ha de plus que les parcelles « sèches ».

L’abondance des gros calibres

En 2 semaines, le pourcentage de gros calibre est passé de 77 % à 83 %, soit une proportion supérieure à toutes les années récentes. Le gros calibre a été favorisé par le nombre relativement faible de tubercules par plante. Deux parcelles (sur 35) restent sous les 70 % de 50 mm+, tandis que 8 parcelles dépassent 90 %.

On observe peu de tare pomme de terre (1 seule parcelle avec plus de 10 % de tubercules crevassés). Le rejet est observé à échelle conséquente (soit plus de 10 % des tubercules primaires avec symptôme, variant de 10 à 37 %) sur 6 parcelles en Flandre (sur 19), principalement sous forme de stolon (sans tubercules secondaires) ou de tige. Rien d’inquiétant pour l’instant surtout si la météo reste sèche et empêche une reprise du feuillage, et compte tenu de l’usage d’hydrazide maléique à grande échelle cette année avec application dans des conditions plutôt favorables à son absorption. Quelques parcelles restent néanmoins à surveiller.

Les PSE sont très confortables, variant de 333 à 455 g/5 kg, avec une belle moyenne de 400 g/5 kg. Seules 4 parcelles (sur 35) n’atteignent pas la norme de 360 g/5 kg. On sera attentif aux PSE excessifs (au-delà de 450 g/5 kg) qui sensibilisent les tubercules aux coups et endommagements mécaniques, et peuvent altérer la croustillance des frites.

La sénescence moyenne du feuillage est estimée à 22 % en moyenne, variant de 0 à 85 %. Seulement 3 parcelles (sur 35) étaient à plus de 50 % de sénescence, mais sécheresse et chaleur (canicule) depuis le prélèvement auront accéléré la dégradation du feuillage et la maturité des cultures.

Des critères de qualité atteints

En conclusion, les valeurs confortables atteintes pour les principaux critères de qualité (PSE, calibre) et pour le rendement doivent inciter à défaner sans attendre les dernières tonnes et, le cas échéant, dès que le délai normal post-traitement à l’hydrazide maléique est passé. Priorité à la qualité de la récolte en vue de respecter à la lettre les exigences qualitatives figurant dans les contrats de livraison aux usines et au négoce. Au vu des perspectives très négatives des marchés libres, ce sont bien ceux-ci qui assureront l’essentiel du revenu de la culture (sauf revirement météorologique avec perturbations majeures des arrachages ou de la conservation). Cela permet aussi de planifier les arrachages en septembre en réduisant les risques d’aléas climatiques automnaux.