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L’emploi partagé, une solution «win-win» à développer

Le 21 novembre 2022, les projets Interreg Fwvl CowForme, Agreen-Job et EAL² organisaient une séance d’information sur les groupements d’employeurs, un concept nous venant de la France qui représente un réel intérêt pour le secteur agricole. Au cours de cet événement, différents experts français et wallons ont partagé leurs connaissances et expériences sur cette forme d’emploi encore peu connue en Wallonie.

Temps de lecture : 4 min

L’emploi partagé, également connu sous le nom de groupement d’employeurs ou d’employeurs multiples, est dans les faits, une possibilité pour des employeurs de se fédérer en une structure afin de partager de la main-d’œuvre.

Une dizaine de groupements en Wallonie

Historiquement, le concept d’emploi partagé se développe en France dès 1977 via les services de remplacement puis les groupements d’employeurs en 1985. Cet essor fut véritablement porté par le secteur agricole, alors en manque important de main-d’œuvre. En Belgique, les premiers groupements apparaissent dans les années 2000 en se basant sur le fonctionnement et les principes des groupements français. Aujourd’hui, il en existe une quarantaine dont une dizaine dans le secteur agricole.

Un cadre administratif a été créé pour réglementer ce partage de travailleurs (puisque la mise à disposition de personnel n’est autorisée que dans le cas de l’intérim et du groupement d’employeurs). En voici les règles principales :

– les employeurs doivent être fédérés en une asbl ;

– le groupement doit avoir un objet social unique, qui est dans ce cas, l’engagement et la mise à disposition de personnel pour les membres uniquement ;

– il est nécessaire d’obtenir un agrément préalable délivré par le ministère de l’emploi. C’est le ministre qui fixe alors la commission paritaire en application dans le groupement et donc les modalités selon lesquelles le groupement pourra engager du personnel et le mettre à disposition ;

– tous types de contrats peuvent être proposés par le groupement (CDD, CDI, remplacement) mais avec un nombre d’heures minimum de l’ordre de 19h/semaine ;

– le nombre de travailleurs employés par le groupement est borné à 50 travailleurs.

Au-delà de ce cadre, le fonctionnement opérationnel du groupement est libre. Il est donc possible de s’organiser au plus proche des besoins des membres : mise à disposition sur base d’un calendrier hebdomadaire, à la demande, à la carte, une fois par semaine, par mois… Il est cependant conseillé de confier la gestion du groupement d’employeurs (gestion des ressources humaines, mobilisations des adhérents, facturation…) à un tiers professionnel, et ce, afin de ne pas laisser reposer cette charge de travail sur l’un des membres.

Rencontrer les attentes des employeurs

Les experts pointent du doigt un certain nombre d’avantages inhérents au groupement d’employeurs :

– il offre de la souplesse à l’employeur qui peut voir évoluer ses besoins en main-d’œuvre ;

– il permet également de rencontrer les attentes de l’employeur par la mise à disposition de travailleurs professionnels, expérimentés dans leur secteur ;

– il permet de réduire la charge administrative au strict minimum pour l’employeur puisque le travailleur est engagé et payé directement par le groupement. L’employeur reçoit simplement une facture en fin de mois au prorata des prestations réalisées dans son exploitation ;

– pour le travailleur, un avantage est d’avoir accès à un contrat plus attractif en termes de durée (exemple CDI) ou de volume horaire et ce, auprès d’un seul employeur administrativement parlant (le groupement), le tout en jouissant d’un emploi diversifié en termes de tâches. C’est également une occasion d’acquérir rapidement de l’expérience grâce à la diversité des pratiques et des environnements qu’il pourra rencontrer.

Une sensibilisation primordiale

Si le concept reste très attractif, le défi reste de le développer en Wallonie. De nombreuses actions de communication sont donc réalisées dans ce sens par les structures actives sur cette thématique de l’emploi partagé. En outre, la sensibilisation des acteurs du monde agricole reste primordiale dans la mesure où la gestion d’un groupement reste une pierre d’achoppement.

Retrouvez plus d’informations sur les groupements d’employeurs et la séance d’information sur les sites des projets Interreg Fwvl CowForme, Agreen-Job et EAL² (dont l’enregistrement de la séance d’information).

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